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Charente (16) Vues anciennes - 461

        place sur la face orientale de la nef
        de  notre  église  permettent  de
        restituer une voûte en berceau tant
        sur le haut vaisseau que sur les bas-
        côtés.  Afin  de  renforcer  l’équilibre
        de  la  nef,  dont  le  vaisseau  central
        large d’environ 6 mètres et haut sous
        voûte d’une hauteur qui pourrait être
        estimée à 10 mètres - si le niveau de
        la  base  de  la  deuxième  colonne
        septentrionale  dégagée  correspond
        bien au sol primitif  - est contrebuté
                            22
        par  des  collatéraux  extrêmement
        étroits  (entre  1,5  et  2  mètres),
        l’achitecte  banda  des  arcs  de
        décharge  profonds  sur  les  murs
        gouttereaux et raidit leurs dosserets
        avec  de  puissants  contreforts.  Un
        traitement  comparable  des  murs
        gouttereaux       est     relativement
        fréquent dans l’Angoumois, quel que soit le parti de la
        nef.  Il  apparaît,  par  exemple,  à  Saint-Pierre  de
        Châteauneuf mais aussi dans les nefs uniques de Saint-
        Sulpice de Chillac, Notre-Dame de Garde et de Saint-
        Martin de Marthon .
                             23

        Notons que l’usage de la file de colonnes est assez rare
        dans le monde roman. On lui préfère habituellement les
        piles composées qui, associées aux arcs doubleaux des
        voûtes, rythment fermement les travées comme dans la
        nef  de  Saint-Amant-de-Boixe,  de  Cellefrouin  et  de
        Châteauneuf.  D’une  manière  générale,  son  adoption
        semble  traduire  un  regain  d’intérêt  pour  la  basilique
        paléochrétienne.  Toutefois,  si  l’attachement  aux
        solutions du passé est particulièrement sensible dans le
        territoire italien (Sant- Angelo in Formis, le Duomo de
        Chiusi,  San  Pietro  de  Tuscania...),  en  France,  les
        interprétations sont plus libres. Plus ou moins vive, dans
        les édifices charpentés telle Notre-Dame de Beaugency
        où l’élévation présente, en outre, des fenêtres hautes sur
        montant  les  grandes  arcades,  la  tradition  basilicale
        s’estompe dans les constructions voûtées à un ou deux
        niveaux  -  grandes  arcades  seules  à  Saint-Gervais-et-

        22  Le dégagement de la deuxième pile des grandes arcades de la
        nef, réalisé du temps de Ballu, mit au jour la base de la colonne
        à  une  profondeur  d’environ  0,80 m.  Cf.  Médiathèque  du
        .patrimoine, Lichères, Église Saint-Denis, n° 499, 1 er dossier
        (1903-1908), rapport de Ballu du 20 juillet 1903.
        23 Certains édifices comme la cathédrale d’Angoulême, Notre-
        Dame de Bemeuil et Saint-Gilles de Puypéroux sont dotés d’arcs
        de décharge sur dosserets mais sont dépourvus de contreforts.

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