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Charente (16) Vues anciennes - 465
dégagées du fond et aux contours nets,
forment un tissu végétal serré ou bien
sont entaillées de profonds sillons dans
lesquels se loge l’ombre. Elles sont
constituées de lobes traités en creux
dont les extrémités sont curvilignes ou
lancéolées. Les compositions comme
les types végétaux et les motifs figurés
ont leur équivalent dans de nombreuses
constructions de la région: Saint-Pierre
d’Angoulême, Saint- Amant-de-Boixe,
Sainte-Eulalie de Champniers, Saint-
Hilaire de Mouthiers, La Couronne et
dans des édifices plus modestes tels
Notre-Dame de Fléac etc.
Parmi les chapiteaux principalement
décorés de figures, mentionnons deux
chapiteaux de l’abside dont chacun des
angles est occupé par un protome
crachant des palmettes, auquel
correspondent deux corps ailés coupés à mi-corps (fig. motifs comparables ornent les piédroits. Des ornements
10). Ils se retrouvent notamment sur des corbeilles de issus des mêmes sources ornementales caractérisent les
La Couronne. façades occidentales de Saint-Amant-de-Boixe, la
cathédrale d’Angoulême, Châteauneuf etc.
Signalons, enfin, quelques petits chapiteaux uniquement
épannelés ou sculptés de motifs végétaux au registre Point de palmettes au tympan, mais, au centre, dans une
supérieur, tandis que leur partie tronconique est baguée. mandorle soutenue par des anges aux ailes déployées,
Moins typiques de la sculpture charentaise, ils peuvent se dresse l’Agnus Dei au nimbe crucifère, le Livre entre
être comparés à des oeuvres de Barret, Bourg-Charente les pattes antérieures, alors que les écoinçons sont
et, dans une moindre mesure, aux chapiteaux moulurés occupés par deux personnages en buste et des rosettes.
du cloître de Saint-Amant-de-Boixe. Cette iconographie de l’agneau apparaît également, non
loin de Lichères, au tympan du portail de l’église de
Diverses compositions de palmettes au traitement Champagne-Mouton (30), à la voussure inférieure du
30
identique à celui des productions précédentes
portail de Châteauneuf et, sans les anges, sur un
apparaissent également sur le couronnement d’un socle
chapiteau de la croisée du transept de Trois-Palis ainsi
de l’extérieur de l’abside où elles dessinent un motif
qu’à Champniers, sur l’assise supérieure du noyau de la
replié sur lui-même, sur des plaques sculptées disposées pile sud-ouest de la croisée du transept. Pour leur part,
directement sous le bandeau du cul-de-four de
les tympans des fausses portes sont ornés de
l’absidiole du bras sud du transept où elles forment une
quadrupèdes très détachés du fond, crachant des
frise (palmettes renversées et circonscrites, palmettes
végétaux ou dont la queue se termine en palmette,
associées à des motifs végétaux) , et au portail
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thèmes communs sur certaines portes latérales de
occidental, selon l’usage régional (fig. 11). Là, demi-
l’Angoumois (Montmoreau,Mouthiers, Mouton...).
palmettes affrontées de part et d’autre de palmettes
renversées alternent avec des palmettes droites au Les modillons qui réunissent quelques-uns des
linteau. Des rinceaux de palmettes, peuplés ou végétaux, protagonistes du bestiaire roman (oiseaux, béliers, etc.)
courent sur la voussure et sur son intrados. Une suite et des hommes, en pied, en buste ou sous la forme de
de minuscules palmettes se déploie sur l’archivolte. Des protome, mais aussi des éléments cylindriques,
30 Seuls les anges du tympan de Champagne-Mouton datent de
29 Des segments de frises ont été remployés lors de la l’époque romane. L’agneau mystique qu’ils encadrent, et les
reconstruction de l’absidiole du bras nord du transept. végétaux qui les surmontent, ont été refaits ultérieurement.
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