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Charente (16) Vues anciennes - 464
(Charroux, Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, Saint-
Savin-sur-Gartempe) et dans des édifices charentais de
XI siècle, tels Saint-Pierre de Cellefrouin, Saint Pierre
e
de Lesterps (fig. 8). Leur épannelage tronconique en
partie inférieure présente un abaque échancré développé
en hauteur mais souligné par un dé central tandis que les
angles voire l’axe de la corbeille ponctués par des
éléments ornementaux. La coi ces chapiteaux est laissée
totalement lisse. S grosses volutes auxquelles s’opposent,
sur quelques spécimens, de petites hélices s’enroulent en
partie supérieure. Une variante consiste à substituer aux
crosses angulaires des boules ou des palmettes
retombantes. Peut-être faut-il penser que la
monumentalité de était primitivement compensée par un
décor peint Les vestiges de peintures, romanes semble-
28
t-il, subsistant sur deux chapiteaux à corbeille lisse et
motifs d’angle de la nef de Saint-Amant-de-Boixe (décor
végétal plus ou moins effacé), nous permettent
d’imaginer un décor coloré possible pour les œuvres de
Lichères.
À l’exception de ces corbeilles lisses, l’essentiel des
œuvres est caractérisé par des compositions de pal-
mettes très représentatives des productions charentaises
du XII siècle dans la mouvance du décor de la façade
e
occidentale de la cathédrale d’Angoulême. Le groupe de
chapiteaux uniquement orné de végétaux présente un
épannelage assez articulé avec, au-dessus de la partie
cylindrique, un abaque échancré timbré d’un dé central
de section rectangulaire (fig. 9). Exceptionnellement, sur
un chapiteau de l’extérieur de l’abside, de la chapelle
interne du bras sud du transept et de la façade
occidentale, où les palmettes sont disposées en deux
niveaux de couronnes sur lesquelles s’alanguissent
parfois des volutes, transparaît sensiblement le souvenir
de l’organisation corinthienne. D’une manière générale,
les pal mettes, en plus petit nombre, toutefois, sont
implantées d’une manière plus arbitraire. Elles se
développent sur un ou deux registres et se chevauchent
parfois dans des compositions qui exaltent l’axe central
et les angles de la corbeille. Le groupe de chapiteaux à
dense réseau de rinceaux de demi-palmettes dont les tiges
ondulantes se croisent et se nouent, dans lesquels
s’ébattent parfois des animaux (oiseaux, griffons, lions)
ou surgissent des pro tomes d’angle, offre un épannelage
plus compact. Palmettes et demi-palmettes, bien
28 Sur les chapiteaux peints de l’époque romane voir, M. -Th.
Camus, “Les chapiteaux peints du chœur de Saint-Hilaire de
Poitiers”, dans L’acanthe dam la sculpture monumentale de
l’Antiquité à la Renaissance, Paris, Publications de la Sorbonne,
1993, p. 296-312.
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