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Charente (16) Vues anciennes - 149
assommoir internes. Au premier étage au moins,
l’articulation entre tour et logis est identique à ce qu’on
a vu à Bayers, avec couloir adossé au mur-pignon reliant
une vis secondaire en angle rentrant de façade à la tour.
On trouve des caractéristiques analogues, avec accès
compliqués par des couloirs muraux, à la grosse tour de
15 de diamètre flanquant l’angle de la partie du château
m
de ( Chaumont-sur-Loire construite entre 1466 et 1475
pour Pierre et Charles d’Amboise. On peut encore citer
les exemples contemporains et analogues d'Ussé, œuvre
de Jean et Antoine de Bueil, mais aussi de Grillemont
en Touraine et de Bourg- Archambault en Poitou, le
premier édifié entre 1470 et 1485 environ pour Bertrand
de Lescouet, le second entre 1478 et 1487 pour Poucet
de Rivière, probablement sous l’influence du Plessis
Bourré. Bourg-Archambault, château le plus tardif de
la série, est le seul qui intègre la forme de canonnières,
alors nouvelle, dite “embrasure à la française” (double
ébrasement horizontal sur plan en X).
Bayers, exemple fondateur ?
Si l’on considère les exemples Angoumois et
saintongeais qu’on a déjà eu l’occasion de comparer à
Bayers pour la présence d’une grosse tour d’angle
hiérarchisée, on constate qu’aucun de ces châteaux et
maison-fortes n’atteint l’échelle d’ambition des réali-
sations qu’on vient d’évoquer, œuvre de personnages
de premier plan, pas plus que n’est égalée la complexité
des aménagements assurant l’autonomie de la tour. Il
faut toutefois à cet égard faire une mention particulière
au château non encore évoqué d'Ordière à Benest
Les auteurs qui se sont intéressés à la formule 119) en
19
voient généralement l’archétype dans certaines
réalisations ligériennes de grands officiers de la
couronne du temps de Louis XI, à commencer par le
château du Plessis-Bourré, construit pour Jean Bourré
entre 1465 et 1472, dont une des tours d’angle, seule
pourvue d’un couronnement à mâchicoulis, est plus
forte (11 de diamètre) et plus haute que les autres, mais
m
aussi autonome dans sa distribution, percée d’une
poterne à pont-levis vers la campagne et connectée aux
étages du logis principal par des portes à pont-levis ou
19 G. Séraphin, “Bonaguil et les châteaux à grosses tours en
Agenais, Périgord et Quercy”, dans : Le château et la tour, Actes du
1 er colloque de castellologie de Flaran, 1985, p. 65-85; P. Durand,
“Les châteaux de Grillemont et Bagneux (Indre-et-Loire), deux
exemples de l’influence du Plessis-Bourré”, Bulletin de la société des
amis du Pays Lochois, 1994, n° 10, p. 96-119.
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