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Charente (16) Vues anciennes - 141




























































        tiers environ du périmètre avec muraille et fossé, par le en  chronologie  relative,  mise  en  œuvre  plus
        niveau de sa plate-forme intérieure dominant de plu- soigneusement en pierres de taille de moyen appareil,
        sieurs  mètres  le  fond  du  fossé,  par  ses  dimensions avec contreforts plats. Il s’agit très certainement, comme
        restreintes enfin, soit un peu plus de quarante mètres on l’a proposé depuis que cette structure a été repérée,
        de  diamètre  moyen  autant  qu’on  peut  en  juger,  ce d’une ancienne tour carrée dont ne reste que la face
        “noyau” castral s’apparente très nettement à une motte extérieure (fig. 2) et les retours d’angle de deux autres .
                                                                                                                              11
        féodale. Ce qu’on nomme aujourd’hui château pourrait
                                                                     La forte épaisseur murale de la partie subsistante, soit
        donc  plus  justement  être  identifié  au  “donjon”  de
                                                                      m
        l’ensemble castral, au sens - non architectural - dans       2 ,  pour  une  largeur  hors-œuvre  de  8,20  m,  avec
                                                                     contreforts plats encadrant les angles, l’un occupant le
        lequel ce mot est employé pour bien des sites jusqu’à la
                                                                     milieu  de  la  face  subsistante,  rapproche  ce  vestige
        fin  de  l’Ancien  Régime,  soit  précisément  dans
                                                                     d’autres  tours  maîtresses  romanes  du  temps,  plus
        l’acception de “noyau noble” retranché de toutes parts
        et  flanqué  d’une  basse-cour  abritant  services  et       11  Le  premier  archéologue  qui  l’ait  mentionné  est  Germain
                                                                     Gaborit, “Les donjons romans d’Angoumois et de Saintonge”,
        peuplement.
                                                                     Mémoires de la société archéologique et historique de la Charente, 1955, p.
        La  muraille  d’enceinte  polygonale,  d’une  épaisseur      71-79. Cet auteur note prudemment, p. 75: “Dans les fossés du
                                                                     château de Bayers, on remarque une muraille avec des contreforts
        moyenne  de  1,50 ,  construite  en  petit  appareil  de
                            m
                                                                     qui pourrait avoir appartenu à une tour carrée ou rectangulaire”.
        moellons le plus souvent plats, sommairement équarris,       L’ouvrage typologique d’André Châtelain, Donjons romans des pays
        ceinture la motte à la racine plutôt qu’elle ne la coiffe. d’ouest, Paris, Picard, 1973, ne retient pas cet exemple bien qu’il
        Elle se referme sur l’angle d’une construction antérieure ne s’attache qu’aux ouvrages quadrangulaires. André Debord, on
                                                                     l’a vu, qualifie cette construction de “donjon carré”.

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