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Charente (16) Vues anciennes - 235

        “gagné par la crainte de Dieu et son amour pour le très
        doux pontife Arnauld, son parent, qui l’avait élevé”, le
        rédacteur de la charte unissant ainsi, dans une même
        phrase et dans un même sentiment de piété, Dieu et son
        fidèle serviteur dont la mémoire était chère à l’abbaye.

        Et comme l’évêque déclare qu’il agit en la circonstance
        sur  les  conseils  de  son  frère,  Foulques,  comte
        d’Angoulême, il s’ensuit que son acte d’exemption est
        postérieur à 1048, puisque Foulques succéda à son père
        cette année-là. Ceci étant, ou se demandera peut-être
        comment il se fait que cette charte est placée en tête du
        cartulaire avant d’autres qui lui sont antérieures, alors
        que toutes se suivent dans l’ordre chronologique, car
        c’est bien de ce fait qu’une certaine confusion naît tout
        d’abord dans l’esprit du lecteur.

        La  réponse  est  facile.  Les  abbayes  ont  toujours  eu
        tendance à se soustraire à la juridiction épiscopale; aussi,
        quand une concession leur était faite sur ce point, elles
        n’avaient garde de la laisser tomber en désuétude. Et
        voilà bien la raison qui a fait placer en tête du cartulaire
        ce privilège d’exemption du droit de synode octroyé à
        l’abbaye par l’évêque d’Angoulême     9

        De l’étude critique du texte du cartulaire de Cellefrouin,
        il  est  donc  permis  de  conclure  que  le  fondateur  de
        l’abbaye  est  bien  Arnauld  de  Vitabre,  évêque  de
        Périgueux.




                   Etudes Locales, 17   année, n.º 157,
                                       e
                          janvier 1936,  pp. 6-10


























        9 Pareillement, pour affirmer son droit de haut-justicier et ne pas
        le laisser prescrire, le seigneur d’Aunac mentionne tout d’abord,
        dans son chartrier, deux sentences de mort rendues par ses juges
        aux XVI e et XVII e  siècles, et ce, avant des centaines d’autres titres
        qui  leur  sont  antérieurs  de  plusieurs  siècles.  (Les  seigneurs
        d’Aunac; Introduction. A paraître prochainement)

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