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Charente (16) Vues anciennes - 201
L’étroitesse des collatéraux confirme également la
parenté limousine de cette partie de l’édifice.
Toutefois, la solution qui consiste à élever les voûtes
des collatéraux à la même hauteur que le berceau du
vaisseau central, en permettant ainsi de le contrebuter,
a souvent été adoptée dans les édifices poitevins 11
comme à Saint-Savin. Ce procédé permettait d’éclairer
la nef de façon indirecte, au moyen de baies percées
dans les collatéraux. Cependant à Saint-Savin, les voûtes
d’arêtes sur plan carré qui recouvrent les bas- côtés et
l’épaulement des murs gouttereaux par des colonnes
engagées et des contreforts, ont permis à l’architecte
d’ouvrir de vastes fenêtres dans les murs des collatéraux.
La solution adoptée à Cellefrouin comme à Lesterps,
où les bas-côtés sont voûtés en berceau, n’exclut pas
une certaine recherche esthétique dans la diffusion de
la lumière, puisque celle-ci, dispensée plus modestement
par des fenêtres moyennes dans les col latéraux, est
harmonieusement encadrée par les grandes arcades.
Mais les nefs des deux édifices restent en fait plutôt
sombres.
La façade, renforcée par de hautes arcatures formant
contreforts, n’est pas non plus sans évoquer la puissante composition n’a pas connu d’équivalent en Angoumois,
plastique du clocher-porche de Lesterps (fig. 5). Cette où les choix se sont plutôt orientés vers la multiplication
des arcades sur plusieurs registres superposés,
11 É. Vergnolle, L’art roman en France, Paris, 1994, p. 158.
accueillant éventuellement des sculptures organisées en
un programme iconographique, ou encore vers des
façades simplement divisées en trois niveaux dépourvus
d’arcatures, à l’axe vertical marqué par l’alignement de
la porte avec la fenêtre haute du premier étage, portant
des reliefs dans les voussures du portail ou sur les
chapiteaux qui le cantonnent.
Une exception doit cependant être faite, avec la façade
du prieuré Saint-Martin de Ventouse (fig. 6), qui
dépendait de la collégiale Saint-Pierre . On y retrouve
12
la porte d’entrée encadrée de contreforts plats et
d’arcatures étroites, rappelant les arcatures de
Cellefrouin avec une hauteur plus modeste.
Il est plus difficile d’apprécier la place des parties
orientales dans l’histoire de l’architecture romane.
L’adoption d’un sanctuaire relativement profond,
encadré d’absidioles également profondes, doit être
soulignée, sans que la reprise d’un tel plan renvoie
nécessairement à la tradition clunisienne ). Le
13
12 J. Nanglard, Pouillé historique du diocèse d Angoulême,
Angoulême, 1897, t. II, p. 194.
13 É. Vergnolle, op. cit., p. 56.
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