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Charente (16) Vues anciennes - 204

        la nef et du transept de Saint-Hilaire le Grand de Poitiers
        (années 1055-1075  et des travées occidentales de la
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        nef  et  des  collatéraux  de  Saint-Savin.  Un  autre
        rapprochement  peut  être  fait  avec  la  rotonde  de
        Charroux (fig. 10), où les corbeilles des chapiteaux sont,
        comme  ceux  de  la  nef  de  la  collégiale  Saint-Pierre,
        constituées  de  deux  assises  superposées,  selon  une
        technique assez rare dans la région au XI  siècle .
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        À la croisée du transept, les chapiteaux s’enrichissent
        d’un décor de feuillages gras et d’entrelacs. Un masque
        humain, crachant des rinceaux à feuilles grasses stylisées
        qui envahissent le fond de la corbeille, caractérise le
        décor du chapiteau nord-est de la croisée (fig. 11). Là
        aussi,  des  volutes  marquent  les  angles.  Le  chapiteau
        sud-est est décoré sur deux registres superposés: sur le
        niveau inférieur, il s’agit d’un entrelacs et sur le niveau
        supérieur, des rinceaux ornent le fond de la corbeille et
        se  réunissent  aux  angles  pour  former  une  feuille,
        remplaçant  l’habituelle  volute  (fig.  12).  Le  chapiteau
        nord, à l’entrée de l’abside, est aussi décoré sur deux
        registres  (fig.  13).  Au  niveau  inférieur,  des  rinceaux
        émergent d’un piédestal tandis qu’au niveau supérieur,
        des pal- mettes simplifiées à feuilles grasses sont taillées
        en faible relief. Le chapiteau qui fait face au précédent
        semble  inachevé.  Les  angles,  fortement  débordants,
        étaient sans doute destinés à recevoir des volutes.

        Les chapiteaux de la croisée de Cellefrouin, différents
        de  ceux  de  la  nef  par  leur  décor  sculpté,  forment
        pourtant avec ceux-ci une série cohérente. Sensiblement
        de  mêmes  proportions,  ils  sont  également  ornés  de
        volutes d’angles. Ils semblent inspirés mal adroitement
        des  chapiteaux  du  rez-de-chaussée  de  la  rotonde  de
                                                                     Les chapiteaux de la nef et de la croisée de Cellefrouin
        Charroux,  avec  l’imitation  des  feuilles  grasses  et  des
                                                                     sont  inspirés  en  partie  du  modèle  corinthien.  Seuls
        entrelacs sur deux registres superposés.
                                                                     certains  détails  morphologiques  sont  repris,  tels
                                                                     chapiteau sud-est du collatéral sud que l’épannelage des
        De même, comme à Charroux, Saint-Hilaire de Poitiers
                                                                     corbeilles et les volutes d’angles, la superposition des
        et  Saint-Savin,  ces  chapiteaux  à  feuilles  grasses
        accompagnent une série de corbeilles à fonds apparents,      registres dans la croisée, et dans la nef, le souvenir des
                                                                     hélices au centre des corbeilles. Sur les chapiteaux plus
        lisses ou à peine sculptés. Tout comme ceux des grands
                                                                     richement  ornés  de  la  croisée,  le  décor  se  libère  du
        édifices poitevins, il est possible que les chapiteaux de
                                                                     modèle antique par le choix des éléments, qui occupent
        la nef de Cellefrouin aient été peints, ou destinés à être
        peints, de motifs permettant une liaison thématique et       parfois  tout  l’espace  de  la  corbeille.  Nous  ne
                                                                     connaissons  pas  le  décor  qui  était  prévu  pour  les
        stylistique avec les corbeilles de la croisée. Toutefois,
                                                                     chapiteaux simplement épannelés des piles ouest de la
        les badigeons qui les recouvrent actuellement ne nous
                                                                     croisée.
        permettent pas de vérifier cette hypothèse.
                                                                     Le  modèle  antique  semble  plus  évident  sur  l’un  des
                                                                     petits chapiteaux de l’abside (fig. 14). Celui-ci, portant
        15 M.-T. Camus, op. cit., p. 140-142.                        le doubleau à l’entrée du cul-de-four, est orné d’une
        16 M.-T. Camus, op. cit., p. 148.

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