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Charente (16) Vues anciennes - 200
Les bras du transept ne sont pas construits suivant les pierres échangées lors de la restauration de 1868 ne
mêmes techniques. A l’extérieur, celui du nord est fait semblent pas avoir modifié l’aspect du parement
d’un petit appareil de moellons rougis par le feu, à la extérieur. Sur le parement intérieur du mur sud, on
suite d’un incendie non mentionné par les textes (fig. retrouve le décrochement dans l’épaisseur de la
4). De chaque côté du parement, en bordure des maçonnerie, mais ici ce décrochement dessine un U,
contreforts de moyen appareil de pierres de taille, une dans la mesure où le bas du mur en dessous de la fenêtre
colonne irrégulière de pierres de taille encadre les et les angles du mur, sur toute leur hauteur, sont en
moellons. A l’intérieur du bras nord, on n’observe pas saillie du parement de la partie haute de l’élévation (seule
de décrochement dans l’épaisseur du mur, mais une la partie haute du mur autour de la fenêtre, angles du
interruption de la corniche au départ de la voûte indique mur exceptés, est construite en retrait et avec une
une reprise de la partie haute de ce mur, englobant la épaisseur moindre).
fenêtre.
Enfin, les deux bras du transept ne sont pas symétriques,
Le bras sud du transept, pour sa part, est entièrement ni en plan (dans leur raccord avec l’absidiole qui leur est
construit en moyen appareil de pierres de taille et les rattachée), ni en élévation (dans l’agencement de leurs
contreforts plats extérieurs, plus rapprochés au sud
qu’au nord). De même, le passage du collatéral nord de
la nef au bras du transept correspondant est plus étroit
que du côté sud.
Le chevet se compose d’une travée droite et barlongue,
précédant une abside semi-circulaire, rythmée par des
colonnes adossées. La travée droite communique avec
les absidioles qui la cantonnent par des pas sages percés
après coup, ce qui a eu pour effet de tronquer deux des
colonnes adossées. Une corniche reposant sur des
modillons de différents gabarits, nus ou ornés de formes
géométriques, soutient le départ de la voûte en berceau
de la travée droite et se prolonge dans l’abside pour
recevoir la voûte en cul-de-four. La fenêtre d’axe a été
allongée sans doute lors de la restauration de l’édifice
au XIXe siècle et le parement extérieur, sur le pourtour
des fenêtres et sur l’absidiole du nord, a été refait au
XIX siècle.
e
Analyse architecturale
Les parentés de la nef de l’église de Cellefrouin avec la
nef de l’abbatiale limousine de Lesterps, mais aussi d’un
grand nombre d’églises du Poitou, semblent évidentes.
En effet, à Cellefrouin, la nef de quatre travées présente
une architecture massive et austère comparable à de
nombreux édifices du Limousin, dont Lesterps. À
Cellefrouin comme à Lesterps, de grandes arcades
séparent le vaisseau central des collatéraux, selon un
parti courant au XIe siècle. Dans les deux édifices,
l’articulation de la pile correspond à un double rouleau
pour les arcades: à Lesterps, ce sont des pilastres qui
supportent le premier rouleau, tandis qu’à Cellefrouin,
on a préféré des colonnes engagées, qui permettaient de
rythmer l’intérieur de la nef et d’enrichir la décoration
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