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Charente (16) Angoulême arrondissement - 917
Proche de Nonac et de Poullignac, dans une église fleurie. Elle élève son bras gauche vers le ciel et
modeste, à Bessac, une peinture, dans un état avance une jambe nue du même côté.
médiocre, représente la Décollation de saint Jean-
Ces figures sont en bon état. Leur dimension nous a
Baptiste.
paru approcher de la grandeur naturelle.
On est fondé à supposer que des peintures Entre elles subsiste un faible reste d’une décoration
importantes occupaient la voûte de la sacristie de composée de fleurs et de feuillages.
l’église de Gardes. Il en reste bien plus que des traces.
Sous le crépi, dont ces peintures demeurent
Le Christ, les bras étendus, est vêtu de rouge et de
entourées, il existe peut-être une possibilité de
bleu. Au-dessous de ses bras, volettent quatre retrouver d’autres sujets.
séraphins. Le Saint-Esprit, sous sa forme
traditionnelle de la colombe, descend sur sa tête. Devant la fresque de Saint-Amant-de-Boixe on n’est
pas surpris que les Beaux-Arts se
soient préoccupés, tout à la fois, de
la sauver et de l’exposer à notre vue.
C’est incontestablement une œuvre
d’art, non pas d’un art éclatant,
mais d’un art charmant par sa
simplicité, sa sincérité et son
réalisme. Dépouillé des couleurs qui
l’enveloppaient, le dessin nous
permet ainsi de mieux juger du
naturel des attitudes, de l’expression
de l’étonnement, de la grâce, de la
sérénité, de la gravité qui, selon les
circonstances, se manifeste par des
poses variées et se peint sur les
visages.
Sous une douzaine d’arceaux
- Nonac (Charente). – Relevé M. H. Exp. Cognac 1959.
trilobés se développent des scènes de la vie de la
Dieu le Père était-il représenté au sommet avec sa Vierge et des premiers jours de l’Enfant Jésus.
longue barbe blanche et sa main bénissante?
A l’Annonciation, la Vierge est debout; ses cheveux
On ne saurait dire avec certitude si, en même temps séparés tombent sur ses épaules. Ses yeux, largement
qu’au Christ placé en évidence, il a existé une ouverts, sa main levée, la paume en avant, tous les
composition rendant hommage à la Trinité. doigts écartés, expriment son saisissement à
Sur le mur latéral, l’artiste nous semble avoir voulu l’apparition de l’Ange.
représenter l’Annonciation. A la Visitation, la Vierge est coiffée d’une toque
Sous un manteau blanc, doublé de bleu, qui recouvre basse, légèrement bombée, assujettie par une large
une robe rouge, une femme esquisse, de sa main bride passant sous le menton. Ses cheveux sont
droite, un geste d’étonnement. D’en haut, à gauche, relevés derrière en chignon. Dans ses atours, elle est
une colombe dirige vers elle son vol. Derrière elle des une jeune femme élégante et gracieuse.
objets familiers, notamment un rouet; un peu plus La disposition de la Nativité présente une grande
éloigné, un lit surmonté d’un baldaquin duquel analogie avec celle du portail royal de Chartres, qui
e
descendent des rideaux. est du XII siècle.
Sur le mur opposé, en face, une figure, vêtue d’une Au premier plan, la Vierge couchée. Sur un plan
robe bleuâtre largement ouverte sur une tunique supérieur, l’Enfant. Au-dessus, les têtes de l’âne et du
blanche, tient, dans sa main droite, une branchette Boeuf.
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