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Charente (16) Angoulême arrondissement - 916

        Ces peintures sont de la main d’un véritable artiste. croisés  sur  la  poitrine.  Assis  sur  un  trône,  la  main
        Les  figures  de  femmes,  et  quelques  autres  aussi, droite levée, il bénit; sa main gauche est posée sur un
        démontrent  bien  le  savoir  d’un  maître  peintre.  De globe  surmonté  d’une  croix  et  appuyé  sur  son
        lignes très sûres, avec une souplesse qui n’entre pas genou.  Il  est  entouré  des  quatre  symboles  des
        souvent  dans  le  tracé  des  physionomies  hiératiques Évangélistes,  eux-mêmes  encadrés  par  des  anges
        de cette époque, les peintures murales de Bouteville dans un ciel bleu. Cette composition majestueuse et
        constituent  une  page  digne  de  nos  meilleurs colorée,  devait  produire  un  grand  effet  Dans  la
        primitifs.”                                                  crypte de l’église de Nonac, sur le mur du fond, une
                                                                     Crucifixion du XIV  siècle est assez bien conservée.
                                                                                           e
        Dans quelques églises, des éléments de plus ou moins
        d’importance subsistent encore, tout en ayant subi, Le soleil et la lune dominent les bras de la croix. A la
        par le temps, des altérations d’une variable gravité.        droite du Christ, la Vierge, à sa gauche saint Jean.

        A  Coulgens,  de  nombreuses  traces,  tout  le  long  du Le  mauvais  larron  a  les  cheveux  hérissés.  Ses  yeux,
        mur  nord  de  la  nef,  démontrent  qu’il  a  existé  des agrandis  par  l’épouvante.  regardent  un  démon  qui
        peintures  disposées  entre  les  colonnes.  Elles  se avance vers lui des doigts griffus..
        développaient sur une longueur de vingt à vingt-cinq
                                                                     Cette  peinture  a  été  classée  en  1920.  Plus  tard,  en
        pas.
                                                                     1933, les Monuments Historiques la firent relever par
        Dans  la  première  travée,  on  peut
        distinguer un ange. Dans la seconde
        travée,  une  sainte  martyre     vêtue
                                       3
        d’une robe verte, sous un manteau
        bordé de blanc et doublé de rouge,
        porte  une  palme  dans  la  main
        droite, un livre dans la main gauche.
        Elle est coiffée d’une toque blanche,
        ornée  de  cœurs  rouges,  bien
        enfoncée  sur  les  cheveux  qui,  en
        cachant  son  oreille,  lui  descendent
        sur l’épaule. Devant elle, deux petits
        personnages à genoux.

        Nous  croyons  pouvoir  attribuer
        cette peinture au XIV  siècle .
                                 e
                                        4
        La coupole de l’abside de l’église de
        Torsac  est  décorée  d’une  peinture
        polychrome. Celle-ci a subi quelques
        dommages.  Nous  aidant  d’une                               -  Eglise  de  Torsac  –  (D'après  une  aquarelle  de  la  Société
        aquarelle  antérieure  à  ceux-ci,  nous  pouvons  en        Archéologique et Historique de la Charente)
        donner la description:                                       un  artiste,  et  la  copie,  nous  dit-on,  est  toujours
        Placé dans un large rayon de lumière, le Christ, coiffé      exposée au Palais de Chaillot.
        d’une tiare bordée d’une couronne, est revêtu d’un Dans  une  localité  voisine,  à  Poullignac,  une
        ample  manteau  pourpre,  qui  laisse  apparaître  une Crucifixion  a  été  retrouvée  sous  un  crépi.  Deux
        tunique blanche, retenue par des galons tissés d’or et soldats romains y figurent outre le Christ, la Vierge et
                                                                     saint Jean.
        fresques)  signale  à  Bouteville  une  apparition  du  Christ  à  la
                                                                     Le bon et le mauvais larrons restent à dégager     5
        Madeleine.
        3 Cette sainte martyre serait sainte Barbe (M. Daras, Bulletin
                                                                     5  On  relira  avec  intérêt  et  avec  profit  l’excellente  analyse
        avril 1956).
                                                                     critique  de  M.  le  Chanoine  Gaudin  dans  le  Bulletin  de
        4  Il  a  existé,  sur  les  murs  de  l’église  de  Coulgens,  une
                                                                     décembre 1956.
        émouvante  Crucifixion.  (Exposition  de  relevés  de  fresques.
        Musée de Cognac, 1959).

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