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P. 913

Charente (16) Angoulême arrondissement - 913

                                                                                      Peintures Murales

                                                                                            M. Maufras

                                                                     Selon  l’éminent  archéologue,  M.  George,  les
                                                                     peintures  murales  devaient,  au  Moyen  Age,  être
                                                                     nombreuses dons nos églises. Nous devons déplorer
                                                                     les  destructions  causées  par  l’humidité  et  par  les
                                                                     années.  D’autre  part,  beaucoup  de  peintures,  qui
                                                                     pourraient  peut-être  être  retrouvées,  ont  disparu
                                                                     sous des couches successives de badigeon.

                                                                     Pour nous rendre compte de ce qui fut, il nous a fallu
                                                                     faire  appel  à  des  témoins  du  passé,  qui  nous  ont
                                                                     laissé  des  notes  sur  les  personnages  et  les  scènes
                                                                     qu’ils ont vu peints sur les murs de nos sanctuaires.
                                                                     Par  eux,  nous  savons  qu’il  y  eut  naguère  des
                                                                     peintures  murales  dans  les  églises  de  Blanzac,  du
                                                                     Bouchage, de Brie, de Chazelles, de Fléac, de Grand-
                                                                     Madieu,  de  Juillac,  de  Mouthiers,  de  Pillac,  de
                                                                     Pougné, de Reignac, de Villiers-le-Roux, dans l’église
                                                                     abbatiale  de  La  Couronne,  dans  la  chapelle  du
                                                                     château de Villebois, et dans celle du château de La
                                                                     Roche-Chandry.

                                                                     Vers  1870,  en  compagnie  de  M.  Trémeau  de
                                                                     Rochebrune, M. Biais a vu, dans l’église souterraine
                                                                     d’Aubeterre,  des  traces  au  milieu  desquelles  on
                                                                     distinguait encore quelques figures de Séraphins.
                                                                     En 1844, l’abbé Michon écrivait:

                                                                     “La  voûte  de  l’église  de  Boutiers  a  été  peinte  de
                                                                     fresques. On voit encore un saint nimbé et au dessus
                                                                     une roue.”

                                                                     En 1933, M. George a signalé des peintures du XIV         e
                                                                     ou  du  XV   siècle,  alors  visibles  encore,  quoique
                                                                                  e
                                                                     dégradées,  dons  le  croisillon  nord  de  l’église  de
                                                                     Pérignac.  Les  personnages  qui  avaient  été
                                                                     représentés  ont  aujourd’hui  complètement  disparu
                                                                     sous une plâtrerie simulant des pierres en rectangles.
                                                                     Au cours de travaux pour dépouiller d’un enduit les
                                                                     pierres  bien  appareillées  du  chœur  de  l’église  de
                                                                     Verdille,  on  a  retrouvé  les  traces  de  peintures
                                                                     anciennes  qui  s’étendaient  sur  les  trois  côtés.  A
                                                                     gauche de la fenêtre nord un petit personnage, dont
                                                                     les lignes et la couleur, bien atténuées par les siècles,
                                                                     autorisent  cependant  à  supposer  une  femme
                                                                     agenouillée.  Au-dessus  de  la  fenêtre  orientale,  les
                                                                     traces  bien  visibles  d’un  large  fond  noir  sur  lequel
                                                                     ressortent  quelques  couleurs,  sont  probablement  les
                                                                     restes d’un écusson seigneurial.


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