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Charente (16) Angoulême arrondissement - 105
Nous pouvons donc fixer à l’année 1680 la date des recherche serait bien digne de la patience et de la
peintures de l’église d’Anais. sagacité des antiquaires Angoumoisins.
Ajoutons qu’elles durent être faites par ordre ou tout au Si nous nous reportons au consciencieux travail de M
moins avec le consentement de François VII, et non par Lièvre, publié en 1880 , nous ne trouvons que quatorze
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les soins d’Andrée de Vivonne, car François VI était lignes de texte consacrées à l’histoire de la commune
devenu veuf en 1670. d’Anais, encore n’y rencontrons-nous aucun détail sur
son église, d’où nous concluons que l’érudit auteur du
Messire G. Dumont, qui était alors curé de la paroisse
mémoire n’a trouvé, en dépit de ses recherches, aucun
d’Anès (pour respecter l’orthographe du temps), ne
renseignement précis à mettre sous les yeux de ses
nous a laissé aucune note sur cet événement important
lecteurs.
pour l’histoire de son église; tout au moins devons nous
dire que les archives paroissiales, que nous avons Mais, avons-nous dit plus haut, l’église d’Anais présente
entièrement dépouillées, ne renferment rien qui soit de les caractères d’un édifice roman complètement ruiné
nature à éclairer la question. et ré édifié vers le XVII siècle; une tradition locale nous
e
transmet le vague souvenir de la destruction du
Mais à quel titre l’église d’Anais, qui n’a jamais eu
bâtiment par le feu, à une époque inconnue; enfin, voici
l’honneur d’abriter les restes de François VI, prit-elle
qu’en compulsant les archives paroissiales nous avons
un deuil aussi imposant en l’honneur de l’illustre défunt?
recueilli l’acte de baptême d’une cloche, daté de 1665.
Nous allons essayer de résoudre ce problème.
Tout cela, rapproché des honneurs rendus à la mémoire
Deux classes de gentilshommes avaient seules le droit
de François VI, ne laisse pas que de faire naître dans
de litre d’après notre ancienne législation. Joseph de
notre esprit de sérieuses présomptions en faveur de la
Ferrières nous apprend que ce privilège appartenait
reconstruction par le prince de Marsillac de la pauvre
exclusivement, d’abord au fondateur de l’église, puis au
petite église ruinée dépendante de sa riche seigneurie.
seigneur haut-justicier du lieu.
Si les renseignements que nous avons recueillis sont C’est sous toutes réserves que nous émettons cet avis ;
les historiens locaux, aidés par le laborieux archiviste
exacts, François VI dut jouir tout au moins de ce dernier
de la Charente, arriveront sans doute à faire la preuve
titre, car Anais relevait juridiquement de Montignac ,
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de notre assertion à l’aide de quelque texte égaré,
et cette ancienne Baronnie dépendait au XVII siècle de
e
la haute justice les de La Rochefoucauld . inconnu jusqu’ici.
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Dans le cas où notre opinion viendrait à être justifiée,
Nous nous demandons toutefois s’il ne conviendrait pas
l’église d’Anais se trouverait datée du même coup.
de rechercher dans le titre de fondateur de l’église
d’Anais la véritable cause de l’honneur rendu à la Déjà, nous pouvons dire que l’époque de sa ré
mémoire de l’auteur des Maximes. édification doit être recherchée vers la première moitié
du XVII siècle, en raison du caractère architectural que
e
En effet, il semble que seule, entre toutes les églises de
présente l’édifice, d’une part, et de l’autre à cause de la
la juridiction, Anais ait affiché le deuil de son seigneur;
date donnée par l’acte de baptême dont la copie est
or, s’il se fût agi de perpétuer la mémoire du haut-
justicier du lieu, nous devrions trouver la litre adjointe à ce mémoire.
uniformément apposée dans tous les édifices religieux Si, le 20 avril 1665, le clocher d’Anais pouvait recevoir
soumis à sa puissante autorité. C’est ce que les la filleule de messire Pierre Lahay, seigneur de Magnat,
archéologues charentais n’ont pas confirmé jusqu’à et de damoyselle Marie Viette, femme de Pierre Leroy,
présent. sieur de Torsat, c’est que sa construction,
nécessairement récente, était achevée.
François VI aurait-il donc été le fondateur de l’église
d’Anais? Autre question que nous ne pouvons trancher Or, à cette même date, François VI de La
d’une manière absolue, en raison de l’éloignement qui Rochefoucauld, âgé de cinquante-deux ans, était seul
nous prive d’interroger les textes authentiques, peut-être seigneur haut-justicier du lieu.
existants, relatifs à ce fait. Disons cependant que cette
17 Voir abbé Michon, Statistique monumentale. 19 Mémoires de la Société archéologique de la Charente, année
18 Voir Exploration archéologique de la Charente, p. 40 et 1880. - Exploration archéologique du canton de Saint-Amant-
suivantes, par M. Lièvre. de-Boixe.
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