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Charente (16) Angoulême arrondissement - 101
Note sur L'Eglise d'Anais (Charente)
Et La Litre de François VI Duc de La Rochefoucauld
Par M. Léon Dumuÿs Membre de la Société des Sciences et Arts et de la Société archéologique de l'Orléanais
Le Bourg d’Anais
Le bourg d’Anais, sis à quinze nivellement entrepris au commencement du siècle.
kilomètres nord-est
Dans le mur le plus proche de l’entrée apparaît une
d'Angoulême et à une faible
pierre plate et gravée sur laquelle on lit ces mots:
distance de la route nationale
de Paris à Bordeaux, compte "Spes mea Deus"
environ quarante-cinq feux. suivis de la date: 1733. C’est, d’ailleurs, le seul
monument écrit que nous ayons à signaler.
L'Eglise
Au-dessus de la grande porte se voient deux pierres
Sa modeste église, sous le
moulurées, débris informes d’un monument de
vocable de saint Pierre-ès-liens,
l’époque ogivale, sans doute placés là en vertu du caprice
ne présente dans son ensemble
des ouvriers.
aucun
L’église est orientée; à l’intérieur, elle ne présente qu’une
caractère architectural; ses
seule nef (mesurant environ 23 mètres sur 6 mètres)
murs sont bâtis en moellons
terminée par une abside; elle était jadis voûtée en bois,
grossiers, au milieu desquels
et maintenant elle est plâtrée.
apparaissent de ci,
La lumière pénètre dans l’édifice par quatre fenêtres,
de là quelques pierres de taille
dont deux s’ouvrent au nord et deux au midi. Les
provenant sans doute d’un
premières ont été percées il y a une quinzaine d’années
édifice plus ancien.
seulement.
Les ouvertures du bâtiment
Une petite chapelle, dédiée à la Sainte-Vierge, éclairée
principal et les baies du clocher
par une baie spéciale et orientée du sud au nord, s’ouvre
sont toutes en plein-cintre. A
dans la nef à la hauteur du sanctuaire.
n’en pas douter,
La tradition locale semble indiquer que cette chapelle
cette construction date du
renferme quelques tombes absolument invisibles à
XVIIe siècle, et nous pouvons
l’heure présente .
1
ajouter qu’elle a été édifiée sur
les ruines, peut Un autel décoré de colonnes torses ornées et d’un
fronton dans le goût du XVIIe siècle, une chaire sans
être même avec une portion
style, une tribune moderne établie à 3.50m au-dessus
des matériaux d’une église
du sol et quelques bancs constituent le pauvre mobilier
primitive datant du XIe ou du
de cette église, dont les murs sont recouverts d’un
XIIe siècle. On peut
badigeon jaunâtre et uniforme.
voir, en effet, dans le jardin du presbytère, les restes
Origine de la Découverte
d’une abside romane, soutenue par un contrefort de
1 Une vieille habitante du pays nous a raconté qu’elle se souvenait
pierres grises et couronnée de quelques corbeaux avoir vu ouvrir dans cette chapelle la tombe destinée a recevoir
grossièrement sculptés. la dépouille mortelle de M. de Fontgibaud (une petite métairie
peu distante d’Anais porte ce nom), mais qu’un ordre envoyé
La place, qui s’étend devant le porche ou péristyle par l’autorité compétente avait empêché l’inhumation, à cause de
moderne, occupe l’emplacement de l’ancien cimetière. la nouvelle législation sur les cimetières. (Décret du 7 mars 1808.)
Le corps du défunt (probablement Louis Arnaud de Viville,
On y remarque encore quelques dessus de tombes
écuyer, sieur de Fontgibaud, ancien colonel d’infanterie, qui
monolithes, extraits au cours des travaux de vivait encore en 1792) fut enterré dans un champ désigné par la
municipalité, et qui devint dès lors le cimetière communal existant.
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