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Charente (16) Vues anciennes - 187

Exploration Archéologique de la Charente

Extrait

III

CELLEFROUIN

A.- F. Lièvre

Le nom de Pierre-Levée donné à un bloc calcaire placé congrégation de chanoines réguliers de Saint-Augustin.
dans un carrefour sur la lisière d’un bois, au nord de La maison prit le nom de son bienfaiteur.
Chez-Mittau, a fait croire à l’existence d’un dolmen. Ce Adémar de Chambes paraît avoir été le premier abbé.
n’est qu’une pierre plate posée de champ, qui a hors de
Il souscrivit en cette qualité une charte avec le comte
terre quatre-vingts centimètres de haut et un mètre
Geoffroy, qui mourut en 1048, et il gouvernait encore
cinquante de long. On l’appelle aussi la Pierre-qui-Parle
la communauté du temps de l’évêque Adhémar, qui
ou la Pierre-qui-Danse.
n’occupa le siège d’Angoulême qu’en 1076.
Dans un bois entre le bourg et le village de La Forêt, il
Sa sœur Agnès fut une des bienfaitrices du couvent,
y a une enceinte fortifiée formant un quadrilatère
auquel elle donna sa part du domaine de Sonne ,
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d’environ 95 mètres de long sur 50 de large. Les jetées,
consistant en la moitié de neuf Borderies, et vers la
surtout celle de l’ouest, sont peu élevées, et l’on ne voit même .époque divers autres personnages
de fossé nulle part, soit qu’il ait été re comblé, soit que
abandonnèrent au monastère la terre de La Forêt, par
les travaux de retranchement n’aient pas été achevés.
un acte que, sauf le protocole et quelques mots courants,
Les terrains tertiaires du sud de la commune étaient le rédacteur fut heureusement incapable de mettre en
anciennement couverts de bois, qui ont dû être détruits latin, ce qui nous .a valu une charte en langue vulgaire
pour alimenter une exploitation de fer, dont on a les du dernier quart -du XI siècle ).
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e
restes dans un tas de laitier et de cendres, qu’on appelle
A peine fondé, le chapitre eut à se défendre du droit .de
la Grosse-Motte de La Bachellerie. La lande remplaça
synode contre l’évêque Guillaume, qui voulait l’y
la forêt, qui ne put se reconstituer sur un sol resté assujettir, mais qui finit par se départir un peu de ses
communal et livré à un pacage continu.
•exigences d’après les conseils de son frère Foulque et
Le nom de Bachellerie donné à ce vaste communal, de son cousin Arnaud .
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voisin de la voie antique qui traverse la forêt de Bel-Air
Dans le document qui nous, fait connaître ce différend,
et limite la commune, nous porte à nous demander s’il
Arnaud est, comme Guillaume, traité d’évêque; une
n’y aurait pas eu là une sorte de corporation analogue à
autre charte lui donne également ce titre , et d’une
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la Bachellerie de Montignac» chargée de l’entretien des
troisième pièce, qui paraît avoir été incorrectement
chemins, moyennant la jouissance de quelques biens de
transcrite, on peut conclure, en outre, qu’il a été le
main morte .
1
fondateur de Cellefrouin .
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Peut-être, au contraire, la dénomination de ce canton,
L’abbaye était située sur la rive gauche du Son, entre la
resté indivis, lui vient-elle de ce que, au moyen âge, il rivière et le coteau. L’église, qui est tout ce qui en reste,
aurait été exploité par ces vassaux d’un ordre inférieur fut bâtie vers 1040 et n’a pas depuis lors subi de
et non mariés qu’on appelait Bacheliers. modifications essentielles. Elle se compose d’une nef à

L’ABBAYE cintre surbaissé; de deux bas-côtés très étroits et de
même hauteur que la nef; d’un transept très court, au
Dans la première moitié du XI siècle, un nommé
e
*Frouin, qui possédait un domaine sur les bords du Son, 2 De Sompnetio. — Cartulaire de Cellefrouin, art. .5-7, 44-16
en abandonna une partie pour l’établissement d’une (Bibliothèque nationale, fonds latin, 9,-235).
3 Voir appendice, A, p. 9
4Voir appendice, A, p. 91. (3) Voir appendice, B, p.
1 Voir ci-dessus, canton de Saint-Amant» commune de 5 Voir appendice, C, p. 92.
Montignac. 6 Voir appendice, C, p. 93

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