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Charente (16) Angoulême arrondissement - 297
Le Parcellement Urbain
Les deux croquis montrent un paysage urbain animé.
Le plus jeune fait jaillir à la verticale, les toits aigus et les
tourelles de quelques constructions plus importantes
par-dessus la ligne des petites maisons. On n'en retrouve
pas la trace dans la ville d'aujourd’hui. En revanche, le
plan cadastral de 1833 montre clairement comment une
voirie assez simple, encore subsistante dans des grands
traits, desservait des maisons parallèles à façades étroites,
s'enfonçant dans les îlots, parfois avec une petite cour
intérieure. La Grande-Rue, la rue de la Basse-Ville, la
rue Brune, la rue du Minage, n'ont guère changé de tracé.
L'ancienne rue du Minage a conservé plusieurs
demeures des XVe et XVIe siècle et la plupart de celles
qui ont été rajeunies aux XVIIe, XVIIIe siècle et au
début du XIXe siècle conservent des caves médiévales,
et sans doute d'autres vestiges intérieurs qu'une visite
systématique décèlerait.
La Basse-Ville
Une rue en pente, qui descendait du château, après avoir
traversé l'enceinte, obliquait vers le pont. Ce dernier,
avec ses six arches, son profil en dos-d'âne et ses
éperons triangulaires vers l'amont caractéristiques des
ponts gothiques, franchissait la Tardoire sous le regard
du château. Il subsistait encore en 1833 où le plan
cadastral représente en projet le tracé de la nouvelle
route, et une gravure un peu postérieure nous le montre
à une trentaine de mètres en amont du pont actuel. Il a
été détruit depuis.
Le Prieuré Saint-Maurice
C'est une grande église qui était rattachée à l'ordre de
Cluny . Le croquis de 1609 en donne une vue sommaire
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et inexacte, mais la coiffe à bon droit d'un clocher de
plan octogone au transept, tandis que l'autre, plus précis
en ce qu'il figure l'emplacement du cloître au midi et un
bâtiment sans toiture parallèle à l'église, à pignons aigus
veufs de leur toiture, qui devait être le réfectoire, a
représenté à la croisée du transept un clocher carré qui
n'a pas pu exister. Mais il évoque l'enceinte monastique
avec son mur crénelé et une tour tronquée. Une autre
tour (ou pigeonnier?) est coiffée en poivrière, un peu à
droite. Mais ce sont les dessins de Paul Abadie qui vont
apporter de nombreuses lumières sur un édifice qui a
perdu, par sa restauration, une part de son intérêt .
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9 Nanglard, Pouillé..., t. 2, p. 316.
10 Reconstruction du chevet de 1859 à 1880, par P. Warin,
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