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Charente (16) Angoulême arrondissement - 267
et aux soins de feue Madame Louise du Massez, comtesse Elle distribuait aux nécessiteux des vivres, des
de Brienne et de Monberon, il y a plus de cinquante ans” . vêtements, des remèdes, rarement de l'argent mais
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plutôt des secours en nature. Cette œuvre fonctionnait
Et le procès-verbal d'approbation des statuts précise la
depuis une soixantaine d'années, sous la direction de
date: 19 mars 1634 .
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deux pieuses veuves, Mmes Catherine Sauvo et Jeanne de
Cette dame était pour les miséreux d'une compassion la Vallade, qui en furent les premières supérieures,
sans bornes, si l'on en croit le trait suivant que rapporte quand, en 1689, l'évêque d'Angoulême, Mgr de Péricard,
l'épistolière. “Un jour que ses moyens ne sembloient pas résolut de donner à cette institution de nouveaux
pouvoir suffire au grand nombre de Pauvres qui règlements. Pour ce faire, il chargea un commissaire
demandoient son secours, ni au désir ardent qu'elle avoit d'enquêter sur l'état de cette confrérie. Le commissaire
de les assister tous, elle s'écria: Que ne puis-je me délégué à cet effet fut le P. de Saint-Germain, prêtre de
changer en pain pour me donner à eux et les nourrir de l'Oratoire, docteur en théologie. Pourquoi cet Oratorien
ma propre substance.” plutôt qu'un Lazariste, puisque les prêtres de la mission
Règle générale, c'était à la suite de missions, prêchées avaient été les instigateurs de l'œuvre? Sans doute
par les prêtres Lazaristes, que surgissaient de telles convient-il de voir dans ce choix l'influence exercée par
œuvres. Il est donc fort probable que, par les soins de Louis-Henri de Brienne, qui, fou de douleur après la mort
la comtesse de Brienne, une mission fut donnée à de sa jeune épouse, Henriette Bouthillïer, était entré chez
Montbron au début de 1634; d'autant que, l'année les Oratoriens. Pourtant il avait été renvoyé de l'ordre
précédente, Elie de La Marguerie venait de fonder, pour et devait mourir, en 1698, à l'abbaye de Château-Landon,
le diocèse d'Angoulême quatre mois de mission tous les où sa famille l'avait fait enfermer.
cinq ans . Quels en furent les prédicateurs? Il est difficile Quoi qu'il en soit, le P. de Saint-Germain vint à Montbron,
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de le dire. On sait seulement qu'à cette même époque fit sur place son enquête et rédigea les règlements de la
et dans les années 1634-35, Jean de la Salle, Jean Brunet, confrérie en la forme où ils furent approuvés par MM.
Lambert des Couteaux et Robert de Sergis rayonnèrent dans les vicaires généraux du diocèse nommés par le
la Saintonge et l'Angoumois. Sans doute furent-ils les Chapitre, le siège vacant. Ceux-ci étaient: Joseph du
promoteurs de cette confrérie, la première établie dans Verdier, doyen; André de Nesmond, archidiacre; Jean
le diocèse . Regnauld de Pondeville, chanoine. Les dits règlements
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La commune de Montbron est une des plus étendue da avaient été acceptés, — il va sans dire, — par les
département: elle vient immédiatement après Saint- associées et par le conseil d'administration dont le P. de
Maurice, Brigueil, Alloue et Champniers, et compte plus de Saint- Germain avait assuré l'élection, savoir, par
soixante-dix villages. La propriété y est peu morcelée; Marguerite Laurans, supérieure; Catherine de Gorces et
les grands domaines y sont nombreux, exploités par des Suzanne Gilibert de la Forest, assistantes; Françoise du
métayers ou colons. Rousseau, Anne Bouniton, Jeanne Barraud et Françoise
Barraud, conseillères. Ces charitables dames
Quiconque a connu, il y a seulement cinquante ans, cette
appartenaient, les unes à la noblesse, telles Françoise du
région, avec ses fermes perdues dans les bois, ses
Rousseau et Suzanne de la Forest-Marandat, et les autres à
chemins transformés l'hiver en fondrières, son sol
la bourgeoisie locale, étant femmes ou filles des officiers
accidenté et rude à la main du laboureur, devine ce que
du château.
pouvait être, il y a trois siècles, une telle contrée, et la
misère qui devait y régner en 1634. Familles Ces règlements comprennent 24 articles. Ils sont basés
nombreuses, mal vêtues, mal nourries, mal logées. Dans sur ce principe évangélique, à savoir que le pauvre doit
un tel milieu l'établissement d'une confrérie de charité être considéré comme un membre souffrant de Jésus-
s'avérait très opportune. Christ, de sorte que, en l'assistant, c'est le Christ lui-même
qu'on assiste.
Les associés forment trois ordres étages de la façon
7 Épître liminaire, p. 1
suivante: 1er ordre: Les sœurs servantes, au nombre de
8 Règlements, p. 48.
35, soit 25 pour la ville et les faubourgs, et 10 pour les
9 Elie était fils de Cybard Laisné, maire d'Ango ulêm e; il entra
villages. 2e ordre: Les sœurs compatissantes, en nombre
dans les ordres, devint conseiller d'Etat et premier président au
Parlement de Greno ble. indéterminé, qui aident l'œuvre par tous les moyens que
10 Lettre du P. Co ste à l'auteur, 3 mars 1930. leur foi leur suggère. 3e ordre: Toutes les personnes de
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