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Charente (16) Angoulême arrondissement - 450
la place: avec l'aide des paysans du voisinage il bâtit une Prieuré à Raveau. — Au XII siècle, l'ordre de
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église. Elle fut dédiée à la Vierge, à saint Saturnin et à Grandmont envoya quelques-uns de ses moines près
saint Amant; dès le milieu du siècle suivant elle fut, on d'une source bourbeuse à Raveau.
ne sait pourquoi, appelée du nom de Macary.
Ermitage à Puymerle. — Dans les bois de Puymerle on
Les moines de Saint-Amant se brouillèrent avec le voit une petite chapelle à demi-souterraine qui a dû être
nouveau venu parce qu'il porta hommage à l'abbé de l'oratoire d'un ermitage; vers le milieu du XII siècle, un
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Charroux. Un plaid eut lieu. L'abbé de Saint-Amant fut reclus prévoyant à fait établir à côté, une citerne voûtée
réintégré dans ses droits. La Macary a formé depuis un qui sert aux habitants du hameau.
petit prieuré dépendant de l'abbaye, possédant quelques
Les Templiers eurent une maison bâtie sur, la lisière de
centaines de journaux de bois.
la Boixe.
La chapelle s'en allait et cette ruine fut démolie à demi III.— L'Epoque Moderne
pour en faire une grange.
La guerre de Cent Ans dépeupla le pays; les bois
Les Bernardins: — Vers 1143, le comte d'Angoulême
envahirent les domaines, si bien que dans la deuxième
concéda aux moines de Clairvaux des terres situées à
moitié du XV siècle, il fallut faire appel aux souvenirs
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Echoisy où ceux de Saint-Amant possédaient déjà des
maisons, champs, bois. Saint Bernard y envoya des des vieillards pour reconnaître les limites des propriétés
et l'emplacement des chemins.
disciples qui y fondèrent une maison. C'est dans la
maison d'Echoisy que mourut Théobald,, ancien La voie romaine qui, du sud au nord, traversait la Boixe,
archevêque de Calabre, devenu moine de Clairvaux. que depuis des siècles on n'entretenait plus, se couvrit
de végétation et comme elle formait la séparation des
Lutte avec les Bénédictins. — Mais les Bénédictins “ne
terres de Montignac et du Maine, en 1460, il y eut procès
voulant pas avoir pour voisins des religieux réformés”,
entre les deux châtelains. Sur l'indication des vieux, on
l'abbé Pierre, en présence de l'évêque Lambert, réitéra
posa des bornes. L'opération fut faite en présence des
publiquement, dans l'église de Vars, au nom de Dieu et
de saint Amant, l'injonction d'arrêter les travaux, après jeunes bergers. Pour la mieux graver dans leur mémoire,
l'évêque, seigneur du Maine, et le châtelain les
quoi ses moines allèrent détruire de leurs propres mains
promenèrent sur les limites et leur firent manger de la
le monastère commencé. Les Bernardins en appelèrent
fouasse, boire du vin et leur baillèrent à chacun deux
au pape Eugène qui était un des leurs et fit jeter l'interdit
sur leurs confrères de Saint-Amant, ce qui n'empêcha ardits.
pas ceux-ci de recommencer. Un jour, invités par Après la guerre de Cent Ans, les paysans se remettent
l'évêque Hugues à la bénédiction du cimetière d'Echoisy, au travail, les riverains entament la forêt.
ils s'opposèrent à la célébration de l'office, renversèrent
Le pacage, l'exploit (droit de prendre du bois), étaient
tout ce qui était préparé pour la cérémonie et dans leur
pour la forêt des ennemis plus redoutables que
fureur arrachèrent les vignes et les arbres et démolirent
l'agriculture.
une seconde fois les bâtiments.
L'exercice de ces droits fut la cause de nombreux procès.
Les Bernardins se rendirent à Saint-Amant pour exposer
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leurs griefs en présence d'un grand nombre d'abbés, de Au milieu du XVII siècle dix ou douze possesseurs de
religieux, de barons, qu'ils eurent soin d'emmener avec fiefs avaient droit de chasse.
eux. Il y avait dix ans que les Bénédictins étaient frappés En Angoumois, au XV siècle, les roturiers jouissaient
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d'interdit, ils se montrèrent plus accommodants et il fut d'une certaine liberté. Les paysans étaient tenus de
convenu qu'on s'en rapporterait à la décision de saint porter à l'évêché le quartier de derrière des bêtes de
Bernard, Pierre, abbé de Saint-Amant, et les moines maille qu'ils prenaient.
d'Echoisy partirent pour Clairvaux en 1153. Bernard
La Boixe fut à l'origine divisée en deux ou trois forestiers
décida que les lieux en litige resteraient aux religieux de
dont les droits partagés et aliénés furent le sujet de
Saint Amant moyennant une compensation de 60 marcs
nombreux procès.
d'argent pour les constructions et autres améliorations
qui y avaient été faites. En 1669, un arrêt obligea La Rochefoucauld à mettre
sa forêt en coupes réglées, il avait 2,660 arpents.
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