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Charente (16) Vues anciennes - 177

        d'abord  par  simple  capillarité,  puis  par  l'effet  d'un suite du bourg, a été fort bien choisi. Il y avait là l'espace
        clapotement qui leur donnait la force d'un bélier. Ce nécessaire à une grosse agglomération, un terrain sain
        clapotement se produisait plusieurs fois par jour, lorsque et  de  l'eau  pure  an  abondance;  que  sans  la
        le  moulin  travaillait:  l'étang  en  se  vidant  et  en  se malencontreuse idée de clore un des côtés de l'abbaye
        remplissant,  aspirait,  puis  refoulait  l'infiltration  qui par  un  étang,  le  bourg  aurait  pu  s'étendre  vers  le
        pénétrait ainsi de plus en plus loin.                        ruisseau, remonter vers l'E. et descendre vers l'O.

        Il n’y a donc pas lieu d'être surpris si tout le remblai se J'ajouterai que la situation défectueuse du Cellefrouin
        transforma  en  marécage,  si  les  constructions  qu'il d'aujourd’hui montre, une rois de plus, combien nous
        supportait devinrent inhabitables et si l’église elle-même dépendons  de  nos  ancêtres  et  combien  les
        fut envahie par une humidité désastreuse.                    conséquences de nos actes nous dépassent.

        Au  XIV   siècle  l'étang  avait  accompli  son  œuvre  de Aujourd'hui l'étang est en voie de disparition; il y a lieu
                  e
        destruction et l'église devait être impraticable, car, à cette de penser que s'il n'est pas restauré, les constructions
        époque, le pavé primitif fut surélevé et l'on commença pourront,  dans  un  avenir  relativement  prochain,
        à remblayer autour de l'édifice.                             prendre la place que l'architecte lu monastère pensait
                                                                     leur avoir réservée.
        Ce qui permet une telle affirmation, c'est l'existence,
        dans cette église romane, d'un portail appartenant au
        style ogival secondaire.
                                                                      Bulletins et Mémoires de la Société Archéologique et
        Lorsqu'on exhaussa le sol de la nef ainsi que celui du          Historique de la Charente,  année 1923, huitième
        parvis, il fallut, de toute nécessité, refaire la porte. Le          série, tome XIV, pp. LXXVII-LXXXIII
        portail  que  nous  connaissons  donnant  normalement
        accès sur le pavé, a donc été fait en même temps que ce
        dernier et comme il porte la marque du XIV  siècle, c'est
                                                       e
        donc de cette époque qu'il faut dater le surélevèrent du
        pavé de l'église.


        Toute l'humidité malfaisante dont souffrait le monastère
        fut imputée à la fontaine. La tradition orale dit encore
        aujourd’hui, à tort ou à raison, que les eaux venant de
        la source passaient sous l'église. Le petit ruisseau lut
        donc profondément creusé par mesure de précaution .
                                                                  3
        Mais on ne fit rien contre l'étang 4


        La conservation de cette masse d'eau à l'extrémité du
        terrassement entraîna la permanence du marécage, et
        les constructions nouvelles qui se sont élevées autour
        du monastère ont dû et doivent encore s'édifier sous le
        coteau comme le couvent proprement dit.

        De tout ce qui précède, je crois avoir maintenant le droit
        de conclure que l'emplacement du monastère, et par
        3 La fontaine a été profondément creusée, car la source se trouve
        verticalement à plus de 3 mètres au-dessous de la ligne de pente
        du coteau; elle a été creusée au XIVe siècle parce que la petite
        voûte qui protège  “l'œil” de la source est ogivale, comme le
        portail de l'église.
        4  Une  curieuse  pièce  de  procédure,  conservée  aux  Archives
        départementales  de  la  Charente,  nous  apprend  que  l'église
        menaçait ruine en 1769, mais il n'est pas dit, dans cet acte; pour
        quelle part l'humidité entrait dans le délabrement.



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