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Charente (16) Angoulême arrondissement - 932

        Des travaux récents à Exideuil pour restituer à l’église assez  distinctement  quelques  restes  d’ornements  et
        sa  pureté  originelle,  ont  révélé  l’existence  de de  figures  de  saints.  Parmi  celles-ci,  portant  le
        peintures superposées à diverses époques. Il ne reste caractère du XIII  s., un sujet, bien que fort dégradé
                                                                                         e
        que de faibles traces. Une bande décorative montre, de  la  hanche  aux  pieds,  permettait  de  reconnaître
        au  sommet  de  la  voûte,  une  suite  de  cœurs saint Nicolas en costume épiscopal, mitre en tête et
        diversement décorés de dessins en couleurs variées.          crosse  en  main,  bénissant,  de  la  main  gauche,  les
                                                                     trois enfants auxquels il venait de rendre la vie .
                                                                                                                        1
        Aucun personnage non plus ne figure au milieu des
        peintures  de  la  petite  église  de  Boiseaugais, En 1875, encore, le même observateur rapporte que
        commune de Saint-Gervais. On y trouve seulement, le  curé  d’Angeac-Charente,  ayant  aperçu,  sous  une
        avec une décoration végétale. une ornementation en écaillure  d’un  épais  badigeon,  quelques  traces  de
        diverses formes et en diverses couleurs.                     couleurs, eut la patience d’enlever, avec beaucoup de
                                                                     soin, l’enduit qui cachait aux regards une scène des
        La peinture à gauche de la porte d’entrée, à hauteur
        de  la  fenêtre  occidentale,  dans  l’église  de  Magnac-   curieuses fresques qui, on le suppose, décoraient les
        sur-Touvre, n’est qu’un reste de la litre funèbre d’un       murs  entièrement.  Cette  scène  représentait  le
                                                                     martyre de saint Sébastien.
        seigneur de La Rochefoucauld-Maumont.
                                                                     Une analyse du sujet a été établie. Nous en donnons
        Le cul-de-four de l’abside de l’église de Charmant a
        été  décoré,  en  1820,  d’une  peinture  représentant       seulement l’essentiel.
        l’Assomption.       C’était    une    bonne       peinture, Le  saint,  nimbé,  est  attaché  à  un  arbre,  le  corps
        malheureusement bien dégradée aujourd’hui.                   percé de neuf flèches. L’arc tendu à la main, l’épée au
                                                                     côté et le carquois à la ceinture, deux archers portent
        Il a visiblement existé à Lanville des peintures dont
                                                                                         e
        l’ensemble  important  couvrait  sur  trois  mètres  de      le costume du XV  s.
        hauteur  les  murs  de  l’abside  et  des  deux  absidioles. A la même époque, dans l’église de Bourg-Charente,
        Entre l’absidiole méridionale et l’abside, on distingue des grattages exécutés sur le mur de la nef mirent à
        une  petite  partie  du  visage  d’une  sainte  dont  les découvert une peinture murale.
        cheveux partagés descendent sur les épaules. En face         C’était une fresque de la fin du XIII  siècle qui, sur le
                                                                                                              e
        d’elle,  le  buste  d’un  personnage  dont  le  col  penché
                                                                     mur  nord  de  la  deuxième  travée,  à  2.50m  du  sol,
        fait  supposer  une  tête  s’inclinant.  On  pense  à  une
                                                                     occupait  environ  6   sur  1.80 .  Œuvre  d’un  style
                                                                                            m
                                                                                                        m
        Annonciation.
                                                                     large, d’un dessin ferme, elle représentait l’Adoration
        La  plus  grande  partie  des  murs  de  l’abside  sont des Mages.
        cachés par des stalles. Sur les espaces réduits, entre       La description qui en a été donnée peut se résumer
        celles-ci,  on  distingue  des  motifs  d’une  peinture
                                                                     ainsi:
        décorative.  Des  peintures  figuratives,  qui  seraient
        aujourd’hui  dissimulées  par  les  stalles,  étaient  peut-  A droite, la Vierge assise tient son Enfant debout sur
        être disposées entre ces motifs ornementaux.                 son  genou  droit.  Jésus  bénit  de  la  main  droite  les
                                                                     Rois mages qui lui apportent des présents. Balthazar
        Lors  de  la  démolition,  vers  1885,  de  la  vieille  église
                                                                     à genoux offre l’or sous la forme d’une boule, tandis
        Saint-Martial, à Angoulême, on découvrit un caveau
                                                                     que  Melchior  et  Gaspard,  debout,  s’apprêtent  à
        orné de peintures du XIII  siècle, qui représentaient        présenter  la  myrrhe  et  l’encens.  L’un  d’eux,  par  un
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        la Vierge tenant l’Enfant et entourée d’anges, le Père       geste  noble,  indique  à  son  compagnon  l’Enfant-
        Éternel à la main bénissante, le Bon Pasteur, le Christ
                                                                     Dieu.  Derrière  eux,  leurs  chevaux  attachés  à  un
        en croix entre le soleil et la lune, deux femmes dans
                                                                     arbre, sont surveillés par un valet.
        l’attitude de la douleur.
                                                                     Les couleurs, bien pâlies, de cette œuvre distinguée,
        En 1933, on notait que les murailles de la crypte de
                                                                     laissent encore, un peu visibles, les personnages.
        l’église de Jarnac avaient été couvertes de peintures
        murales  à  peu  près  effacées.  En  1875,  d’ailleurs,  on  Il fut un temps où, pensons-nous, la restauration de
        avait  déjà  exprimé  l’opinion  que  tout  fait  supposer   cette jolie peinture aurait pu être opérée utilement.
        que  la  voûte  et  les  nervures  étaient  couvertes  de    1  Cette  figure  est  encore  visible.  On  voit  aussi  la  partie
        peintures et de décorations, et on apercevait encore         inférieure  d’un  autre  personnage  qui  paraît  terrasser  un
                                                                     dragon.

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