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Charente (16) Angoulême arrondissement - 700
époque. On y rencontre le mammouth, le lion, le et argiles ainsi qu'à quelques quartz; il y a à noter aussi
rhinocéros tichorinus, l'hyène, le loup, le renard et le quelques fragments d'os calcinés.
putois; le renne, un grand cervidé, très probablement
Quelques os perforés (fig.); cette perforation a été
le megaceros, un petit cervidé, le bison et le cheval.
faite d'une façon très régulière; les trous les plus
A ajouter une phalange humaine. grands ont quatre millimètres de diamètre et le plus
petit un millimètre; ce dernier se rapporte à Fos
Beaucoup d'os portent la trace des dents d'hyène; on
représenté sur ses deux faces; il doit provenir d'un
voit quel acharnement et quelle puissance cet animal
oiseau, et présente une suite de petites perforations
mettait à les ronger. Elles se mangeaient même entre
elles, témoins les parties de mâchoires se rapportant situées à proximité les unes des autres; au
nettoiement, la partie osseuse, très mince, a cédé;
à cette espèce et qui portent trace de morsures.
néanmoins, on peut discerner l'emplacement des
J'ai soumis à M. Harlé, qui a bien voulu les trous; au-dessus de ceux-ci, et un peu par côté, deux
déterminer, les dents de Felis; je le remercie ici de autres perforations ainsi qu'une sur la face opposée.
son aimable obligeance. Voici ce qu'il en dit: "Les
deux canines sont d'un lion de la taille de l'actuel; Une extrémité de poinçon en ivoire poli; un
fragment d'un autre petit poinçon ou aiguille, et une
l'entière (figure) est une supérieure gauche; celle dont
partie de diaphyse portant une entaille profonde
il ne reste que la couronne est inférieure droite. Elles
présentent les stries ou cannelures longitudinales des obtenue par le silex, complètent cette industrie.
canines des Felis, deux pour la canine supérieurs et
une pour la canine inférieure."
BMSAHC, année 1913, 8e série, tome IV, p.
D'après le dessin où la supérieure est représentée LXXXVII, pp. XCI-XCV
moitié grandeur, elle porte, à sa base, la trace de
sillons profonds inégaux provenant de l'hyène; celle
citée plus haut, l'inférieure, ne possédant que la
couronne, a eu sa racine complètement rongée.
Le dessin donne aussi un humérus de bison; la
trochlée présente des sillons qui, se dirigeant à droite
et à gauche, se réunissent ad milieu, donnant l'illusion
d'une pièce ornée (doit provenir de l'hyène).
La figure à côté représente un os se rapportant à un
humérus: les épiphyses extrêmes n'existent plus; des
éclats ont été détachés par pression; on peut y voir
un travail fait par l'hyène et, dans la partie supérieure,
des crans laissés par ses canines.
Industrie humaine
A côté de ces pièces, qui sont des plus
caractéristiques, quelques silex, des os percés et de
l'ivoire poli nous ont montré que l'homme avait
disputé ce coin et qu'il était venu habiter en y
apportant son industrie.
Il lui a donc fallu un grand courage et beaucoup
d'audace, pour s'attaquer à ces terribles animaux. Les
silex trouvés se rapportent à l'aurignacien: ce sont
des pointes incurvées et des lames à dos abattu,
grattoirs, couteaux, scies et autres.
Ils sont en bien petit nombre et aucun n'a été trouvé
d'une façon bien régulière; ils sont mélangés aux os
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