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Charente (16) Angoulême arrondissement - 699

J. Coiffard

Le Trou du Cluzeau

BMSAHC, année 1913, 8e série, tome IV, p. LXXXVII, pp. XCI-XCV

[LXXXVII] M. Coiffard donne le compte-rendu des fouilles qu'il a pu faire au Trou-du-Cluzeau

(commune de Ronsenac), et expose le résultat des découvertes qu'il y a faites: ossements d'animaux

divers, silex d'industrie Aurignacienne, os perforés et fragments d'ivoire poli, attestant le travail et la
présence de l'homme (Annexe XI).

Annexe XI.

Le Trou du Cluzeau

Je tiens à remercier M. Mathé Dumaine, propriétaire La coupe nous indique un remplissage de 80
du Trou du Cluzeau, qui, m'ayant donné autorisation centimètres à un mètre d'épaisseur; en haut, il y a un
de fouiller, m'a permis de relever quelques mélange de terre moderne, pierres et débris de
observations; c'est grâce à son aimable obligeance toutes sortes, qui a 30 centimètres d'épaisseur, une
que j'ai l'honneur aujourd'hui de venir vous en parler. petite couche de 3 à 5 centimètres de terre sableuse
calcaire; on rencontre la première couche
La grotte, appelée Trou-du-Cluzeau, est creusée
d'ossements, et enfin de 0.40 à 0.60 centimètres
naturellement par les eaux d'infiltration dans le
calcaire. d'une argile sableuse compacte, mélange de pierres,
os et quelques silex.
Ce Trou du Cluzeau est situé dans la petite vallée
La stratification nous indique que les eaux ont
allant de la Font Longue à Mailleberchie, près du
envahi ce lieu et ont déposé, avec le limon argileux,
Maine-aux-Anges; il se trouve placé dans la
commune de Ronsenac, numéro 116 du plan les objets entraînés; il faudrait supposer que bien plus
au fond de la grotte il y eut une ouverture en forme
cadastral, presque en bordure avec la divise de la
d'entonnoir et que les eaux, par suite de pluies
commune de Gurat.
diluviennes, se seront engouffrées en entraînant et
En partant de Villebois-Lavalette on prend, pour s'y en mélangeant les objets qui se trouvaient déposés.
rendre, la route qui se dirige à Gurat; on emprunte
De plus, il faut tenir compte du travail opéré par les
l'allée qui conduit au Maine-aux-Anges, ensuite
animaux fouisseurs, lapins, renards et putois, qui, en
l'ancien chemin qui conduisait au village des Rois
creusant leurs galeries, ont dérangé les pièces en
(n'existe plus), que l'on quitte pour descendre dans la
vallée par la pièce de terre N. 117; lorsqu'on arrive au place.
fossé, regardant à gauche, on aperçoit le groupe de De même, les habitants de la contrée venaient,
rochers et l'ouverture du trou qui est sud-ouest. lorsqu'ils avaient un animal mort, chien ou mouton,
l'enfouir dans un coin.
C'était un endroit très propice pour refuge; il était
vaste, et son entrée très facile, ayant plusieurs Les os sont en si grande quantité, que beaucoup de
passages (deux sont encore à déblayer). ceux qui ont fouillé l'ont pris uniquement pour un
refuge de bêtes féroces. Mais l'homme est aussi
Cependant, il manque une chose des plus
présent et je suis heureux de pouvoir vous montrer
indispensables pour son habitat, c'est l'eau; à l'heure
quelques objets qui attestent son occupation.
actuelle, la source la plus près est la Font-Longue,
Le déblaiement de cette longue galerie est pénible
distante d'environ 600 mètres; je ne crois pas qu'à
par la masse de terre à brasser; enfin il faut espérer
l'époque qui nous occupe, il en fut toujours ainsi;
qu'un jour on pourra y arriver.
celle-ci se trouvait beaucoup plus rapprochée, ou
bien le fossé cité plus haut était-il un petit ruisseau. Faune. — Ce sont les dents et restes d'animaux qui
vont nous donner le nom des habitants de cette

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