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Charente (16) Angoulême arrondissement - 239

                                                     Le choléra à Montbron


                                                        en Charente en 1855

                                                               M. Gabilan


        L’épidémie  avait  été  propagée,  en  France  et  dans
        plusieurs  pays  d’Europe,  par  les  soldats  rapatriés  de
        Crimée,  où  ils  avaient  combattu  dans  des  conditions
        particulièrement  pénibles.  Le  dur  hiver  russe  avait
        favorisé la propagation du choléra et les hôpitaux de
        Constantinople étaient remplis de malades.
        Il y en avait 8,500 en août 1855 et l’on enterrait le 34 ème
        médecin.

        Plusieurs soldats Montbronnais sont morts du choléra
        dans les hôpitaux de Varna, du Pirée, de Toulon.

        A  Montbron,  l’épidémie  fut  soudaine,  meurtrière,
        démoralisante, mais heureusement de courte durée.
        Elle  débuta  à  la  mi-septembre  1855  et  cessa  en
        novembre.  On  compta  26  décès  en  septembre;  115
        (nombre effrayant) en octobre; 22 en novembre.

        Monsieur  Broussard,  maire  de  Montbron,  convoqua  le
        Conseil municipal, une fois l’épidémie de choléra passée,
        pour lui faire part des mesures qu’il avait dû prendre et
        lui faire voter les crédits nécessaires au paiement des
        dépenses faites. Il signala le dévouement des médecins,
        des  sœurs  hospitaliers,  des  prêtres,  des  personnes
        courageuses  qui  exposèrent  leur  vie  en  soignant  les
        malades abandonnés.

        Plusieurs articles parurent dans le journal "Le Charentais"
        prouvant que les dévouements furent nombreux dans
        les communes atteintes par le choléra.
        A Angoulême, où l’on soigna 1,500 cholériques, les deuils
        furent nombreux. Le passage du terrible mal laissait, en
        novembre 1855, 35 orphelins complets; 208 orphelins
        de père ou de mère; 69 veuves; 30 veufs.

        Un  grande  misère  régnait  dans  la  ville  où  8,000
        personnes  demandaient  des  bons  de  pain,  sur  une
        population de 21,000 habitants.

          Supplément au Bulletin Mensuel N. 9 de 1972 de la
          Société Archéologique et Historique de la Charente













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