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Charente (16) Vues anciennes - 41

        L'une des lettres est de l'évêque de Soissons, consulté Ce refus lui vaut une lettre très curieuse, où l'abbé ne
        par lui pour savoir quelle est la conduite à tenir à l'égard mâche pas ses mots;
        d'un  prêtre  “appelant”,  c'est-à-dire  refusant  de  se
        soumettre  à  la  bulle  Unigenitus,  qui  en  1713  avait   De  Mme  de  Saint-Pern  et  de  son  régisseur,  le  sieur
                                                                     Bonnet: ces lettres apportent une utile contribution à
        condamné. le jansénisme; l'antre d'un ancien chanoine
                                                                     l’histoire de la Révolution en Bretagne.
        d'Angoulême résidant à Paris, Bareau de Girac, qui se
        réjoui d'apprendre que l'évêque d'Angoulême, d'abord         M.  et  Mme  de  Saint-Pern  furent  arrêtés  au  mois
        favorable aux ”appelants”, “s'est laissé toucher envers      d'octobre  1793  et  emmenés  à  Paris.  L'une  monta  à
        les Pères Jésuites” (6 octobre 1730).                        l'échafaud  le  21  juin  1794;  l'autre  fut  sauvé  par
                                                                     l'exécution de Robespierre, mais mourut d'épuisement
        De M. du Vignaud à son fils. En 1761 il lui raconte qu'il
        fit nue chute de cheval dans un chemin semé d'écueils        le 4 octobre. La vente aux enchères des meubles du
        au sens propre du mot. Son récit en dit long sur l'état      château d'Aunac avait eu lieu le 9 février de la même
        des routes au XVIII  siècle ;                                année...
                                     3
                              e
        Du colonel de Saint-Pern, frère du seigneur d'Aunac,                    Etudes Locales, 17   année, n. 160,
                                                                                                    e
        an lieutenant de Chambonnaud.                                                   avril 1936, pp. 93-96

        Ces lettres, datées de 1760 et 1761, sont relatives aux
        attaques  des  Anglais  sur  les  côtes  de  Bretagne,  et
        particulièrement  à  la  prise  de  “Belisle”  par  la  flotte
        anglaise;


        De Mme de Saint-Pern à M. de Chambonnaud;

        De l'abbé Lagrange à M de l'Abrègement, tante de Mme
        de Saint-Pern. Cet abbé se qualifiait “abbé de Volvire”,
        titre que ne veut pas reconnaître Mme de l'Abrègement.



        3  “Le premier dimanche de caresme, qui estoit le 8 du mois de
        mars dernier, j'allay à Juillé; à mon retour, voulant éviter un rocher
        que vous savez à peu de distance du chemin de Fontenille à
        Lonne (il faisait du
        brouillard), mon cheval mit les pieds de derrière sur ce rocher et
        s'abatit;  il  se  releva  et  se  rabatit.  Je  tombay.  Mon  manteau
        empêcha mon pied droit de sortir de l'étrier, de sorte que je me
        vis un pied sur la selle, tenant toujours mon cheval par les rênes.
        Me voyant dans cette triste situation, et craignant qu'il ne me
        foulat, je me déterminais de le laisser aller en le flattant; il allait
        assez doucement lorsque, passant sur un gros rocher qui est au
        milieu du chemin, mon corps toujours sur le dos, je me vis sur
        l'esthomac. Ce fut alors que je recommandais mon âme à Dieu.
        A deux pas de là, mon manteau se déboutonna, de sorte que je
        restais sans chapeau et sans perruque, et mon pied qui estoit sur
        la selle se défit. Quoique bien fatigué, je ramassay mon chapeau
        et  ma  perruque;  j'allay  pour  prendre  mon  cheval  qui  s'estoit
        arresté, qui, quand il me vit près de luy, s'arresta assez doucement,
        partit et s'arresta encore. J'allay pour le prendre, il repartit; alors,
        me sentant accablé, je le laissay
        aller,  et  je  revins  ramasser  mon  manteau,  ma  capote  et  mon
        couteau de chasse, sans m'apercevoir que ce que j'avais dans mes
        poches estoit tombé. Je m'en revins à la maison dans cet équipage,
        sans trouver qui que ce soit que trois petits enfants qui portèrent
        mes hardes et me donnèrent le bras. Mr des Essards, que je fis
        avertir, me saigna très copieusement... “

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