Page 42 - Canton_LaRochefoucauld-0-wn
P. 42
Charente (16) Vues anciennes - 42
est elle-même ornée d'une autre rangée de dents de scie,
semblable à la première, mais un peu moins haute, et
une sorte de petite baguette en relief, paraissant avoir
particulièrement souffert, couronne le tout, à quelques
centimètres au- dessous du sommet.
Celui-ci est occupé par une croix à bras égaux et
cylindriques terminés, sauf au pied, par un renflement
convexe souligné d'une rainure mince et profonde. Sur
la face nord, là où figurerait normalement l'effigie du
Christ, une petite croix latine, perronée, s'enlève en fort
relief sur la croix principale.
Les dimensions du monument sont les suivantes:
hauteur totale, environ 6.35m; hauteur du socle: 1.15m;
sa largeur, 0.85 ; sa pro- fondeur: 1.17 ; profondeur de
m
m
la table: 1.45 ; hauteur totale de la base (plinthes et
m
tores): 0.50m; largeur de la plinthe: 0.67 ; hauteur du
m
fût: environ 3.50m ; son diamètre: environ 0.50m ; cône,
hauteur: environ 0.60m ; hauteur de la croix proprement
dite: environ 0.60 m.
De toutes ces constatations, faites à plusieurs reprises
et avec le plus grand soin, je tire ces conclusions que, si
le socle et la petite croix terminale sont d'une époque
postérieure au Moyen-Age,
— du XVIIe siècle, je crois,
— la base de la colonne et le cône qui la surmonte datent
de l'époque romane, probablement du XIIe ou du XIIIe
siècle. Quant au fût, il est sans doute impossible de
prouver que les neuf assises indépendantes qui le
composent soient contemporaine de la base et du cône.
Mais la démonstration inverse serait tout aussi malaisée
et, d'autre part, il ne faut pas oublier qu'une dixième
assise, celle du bas, qui ne fait qu'un seul bloc avec la
base, présente les mêmes caractères — ou la même
absence de caractères
— que les neuf autres. Elle indique bien, en tous cas,
que le diamètre du fût n'a pas changé,
— fait également confirmé par le rapport diamétral du
cône, qui ne pouvait être différent. Enfin, les
proportions des trois parties
— base, fût et couronnement — sont assez heureuses
pour, être vraisemblablement les mêmes qu'à l'origine.
Croix de La Tuillière. – Fig. 2
“Les croix de l'époque romane, dit M. G. Enlart dans
son Manuel d'Archéologie du Moyen-Age, se composent
d'une colonne ou d'un pilier surmonté d'une croix
© CatillusCarol.Corp