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Charente (16) Vues anciennes - 266

Un Romain du nom de Marilius a pu fonder à cet endroit déjà déduire de ces deux arguments qu'elles ont été
une villa ou une ferme. D'un autre côté, l'expression creusées sur un champ de bataille.
patoise “Marlia” figure assez bien la corruption du mot
Quant à la dénomination de Franc (Marillac-le-Franc} que
Marilius, devenu Marlius par contraction, puis
porte la bourgade de Marillac, il est probable qu'elle est
successivement Marliu, Marlia, par modification de la
due à. des franchises qui furent concédées à la
désinence.
commune. A quelle époque? Nous n'en savons rien.
Dans les textes, le nom de Marillac est écrit de
Etudes Locales, 4e année, n. 40, avril 1924, pp. 91-96
différentes façons: tantôt “Mareslaco”, tantôt “Marilhaco”
ou “Marillaco”.

V. — Les Invasions: Wisigoths, Francs et Arabes

Malgré l'influence profonde de la civilisation romaine,
l'élément gaulois a dominé; la race a gardé son caractère
indigène, son type national.

La domination des Wisigoths fut bien moins longue que
celle de Rome; ils occupèrent notre contrée moins d'un
siècle (412-507).

L'invasion des Francs, beaucoup plus importante que
celle des Goths, eut aussi des résultats bien plus durables.
Par son caractère indomptable, ce peuple presque
barbare joua un grand rôle dans l'histoire de la contrée.
Après Vouillé, la "villa" de Marillac fut sans doute
saccagée et incendiée, comme tant d'autres, par les
hordes de Clovis.

Quelques. chroniqueurs de l'Angoumois parlent assez
longuement des batailles qui, en 732, durent se livrer
dans l'Angoumois contre les Arabes l'une d'elles peut-
être eut lieu à Marillac.’ Il y a beaucoup d'ossements
humains dans le sous-sol du bourg. On en trouve sur
une étendue de deux à trois hectares. Une excavation
de 2.50 de diamètre a fait découvrir, un jour, dix
m
squelettes; on ne creuse pas les fondements d'une
maison sans déterrer des crânes entiers. Quelques
endroits sont de véritables charniers; les corps sont
placés pèle-mêle, souvent superposés, jamais orientés.
En préparant une fosse à fumier, on trouva, au milieu
d'une agglomération d'ossements un squelette placé
entre de grandes pierres plates qui formaient, de tous
côtés, les parois de la chambre sépulcrale. A côté du
mort, il y avait une bride de cheval, en fer,
complètement rongée par la rouille. Le mort était sans
doute un personnage de qualité.

Ces sépultures ne sont pas orientées comme celles qui
entourent l'église; le désordre des ossements dénote
qu'elles ont été faites avec précipitation. L'on pourrait

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