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Charente (16) Angoulême arrondissement - 119
La Fête de la Fédération et le Serment Fédératif
Aussac (1790)
Aujourd'hui, quatorze juillet 1790, jour de la fédération
générale, Nous, premier officier municipal, M. Le Maire
étant indisposé, et. autres officiers municipaux et
notables formant le Conseil général de la commune,
nous sommes assemblés en l'église sur les dix heures du
matin, où se sont trouvés les deux compagnies des
gardes nationales et tous les habitants de la commune,
d'après la convocation qui en avait été faite la veille à
l'effet d'y prêter le serment fédératif.
De suite, M. le Curé a dit la messe; il a annoncé ensuite
qu'il chanterait les vêpres à deux heures et, comme il
n'était point encore midi, il s'est retiré chez lui. Toute la
commune est sortie de l'église. A midi, M. le curé est
revenu. M. Puymoyen, sous-lieutenant de la compagnie
des chasseurs, est monté en chaire, a fait lecture de
l'adresse des citoyens de Paris à tous les Français, des
décrets de l'Assemblée nationale et autres pièces
relatives à là dite fédération. Il a ensuite après avoir
engagé tout le monde à se bien pénétrer de ce qu'il allait
faire, prononcer le serment en disant
“Nous jurons de maintenir de tout notre pouvoir la
constitution du royaume, d'être fidèles a la nation, à la
loi, au roi, d'être fidèles observateurs des décrets de
l'Assemblée nationale, de protéger toutes les propriétés
individuelles et de demeurer inviolablement attaché et
unis comme doivent l'être de véritables frères, et de
maintenir cette union et cette fraternité qui seule, peut
faire le bonheur de tous les Français.”
M. Puymoyen a annoncé que tout le monde pouvait se
retirer jusqu'à deux heures. A deux heures, tout le
monde s'étant rendu, M. le curé a commencé vêpres et
les a finies en chantant le Te Deum et le Domine salvum
fac regem. M. Puymoyen a dit ensuite qu'il avait fait
dresser un feu sur le grand chemin, près du bois de M.
Hériard, qu'il invitait tout le monde à s'y rendre, à quoi
chacun a répondu que oui; le curé à la tête, tous sont
partis, et, arrivés à l'endroit, M. le curé y a mis le feu et
chacun s'est mis à chanter, à danser, et tout le reste de
la journée s'est passé dans le plaisir, la joie et l'allégresse
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