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Charente (16) Vues anciennes - 549

                                            Les Foires de Mansle au XVI  siècle
                                                                                   e
                                     Communiqué par M. Château, instituteur à Segonzac



                                                                     Les foires de Mansle au XVI  siècle étaient au nombre
                                                                                                    e
                                                                     de quatre, outre un marché le samedi. Elles avaient été
                                                                     concédées  au  chapitre,  cri  octobre  1493,  par  lettres
                                                                     patentes  de  Charles  VIII.  Le  seigneur  de  La
                                                                     Rochefoucauld,  qui  possédait  toutes  les  terres
                                                                     environnantes  s'était  opposé  à  cette  création,  parce
                                                                     qu'elle  portait  préjudice  aux  foires  existant  dans  ses
                                                                     domaines, notamment à celles de Tusson. Il objectait,
                                                                     en  outre,  que  Mansle  se  trouvait  compris  dans  sa
                                                                     châtellenie de Montignac et prétendait que c'était à lui,
                                                                     comme suzerain, de percevoir:


                                                                     “tous les droits de placage, aunage,, mesurage et autres
                                                                     provenant desdites foires et marchés de Mansle, ajoutant
                                                                     que c'était une coutume constante et immémoriale dans
                                                                     les provinces de Saintonge et de Poitou que, lorsque
                                                                     dans une châtellenie un vassal voulait faire établir par
                                                                     l'autorité  du  roi  des  foires  et  marchés,  le  seigneur
                                                                     suzerain  fût  en  possession  de  lever  à  son  profit  les
                                                                     émoluments qui en provenaient.”

                                                                     Ce procès, qui dura jusqu'en 1513, fut terminé par un
                                                                     arrêt du Parlement de Bordeaux donnant gain de cause
                                                                     au chapitre.

                                                                     Le commerce de Mansle consistait, outre les denrées,
                                                                     en draps, fabriqués dans la localité, et en safran, récolté
                                                                     dans  les  environs,  notamment  dans  les  paroisses  de
                                                                     Bayers,  Salles  et  Moutonneau.  En  vertu  d’une
                                                                     transaction passée avec leurs seigneurs, le 26 septembre
                                                                     1529, les habitants de la terre de Mansle, après avoir
                                                                     amassé,  nettoyé  et  fait  sécher  leur  safran,  devaient
                                                                     l'exhiber, le jour de la Saint-Bénigne, au receveur ou
                                                                     fermier du chapitre et en laisser la trentième partie pour
                                                                     droit de dîme.




                                                                      (Extrait du Bulletin de la Société Archéologique de la
                                                                      Charente) Etudes Locales, 7  année, nº 62, juin 1926,
                                                                                                    e
                                                                                            pp. 137-138















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