Page 269 - Canton_Mansle-0-wn
P. 269
Charente (16) Vues anciennes - 269
Arnaud de Villebois (ou de Vitabre), ancien moine de Cellefrouin
Nanteuil-en-Vallée devenu évêque de Périgueux (1010-
Logis de Bel-Air
1051). proche des comtes d'Angoulème. fonda l'abbaye
Saint-Pierre de Cellefrouin vers 1025-1030, pour y Tour en ruine, envahie par la végétation dans un bois;
installer une communauté de chanoines réguliers. Il
Histoire non connue (?);
bénéficia du soutien d'un seigneur local. Frouin
(Fruinus). qui légua son nom à l'abbaye. L’église était
divisée en deux parties : l’une réservée aux moines et
dédiée à saint Pierre, l’autre destinée aux fidèles et dédiée Fosse du Logis de Bel-Air
à saint Nicolas. Actuellement, l’église est placée sous le
patronage de ce dernier. - Doline de 90 mètres de diamètre;
L'église que l’on voit aujourd'hui fut construite dans les
dernières décennies du Xl siècle et constitue un jalon
e
important dans l’histoire de l'architecture romane en
Angoumois. Elle a cependant subi d'importantes
dégradations au cours des guerres de Religion. Son °
clocher, notamment, fut reconstruit au XVll siècle. La
e
nef à collatéraux est suivie d'un transept peu saillant. Le
chevet comprend une abside principale, précédée ^'une
travée droite à laquelle sont accolées de part et d'autre
deux absides en hémicycles s’ouvrant chacune sur un
des bras du transept. Des passages ont été ouverts sans
doute à l'époque moderne entre ces chapelles et le
choeur.
Bâtie presque entièrement en pierre de taille - à
l'exception du bras nord du transept, qui est encore en
moellons - et intégralement voûtée, elle lut une des
premières dans l'ancien diocèse à se voir appliquer les
principales nouveautés de l'an roman. Ses murs et ses
supports sont parfaitement articulés, avec des colonnes
engagées et des pilastres destinés à recevoir les
retombées des arcs. Une coupole sur trompes couvre la
croisée du transept et les absides se terminent en
culs-de-four tandis que le reste de l’édifice est voûté en
berceau. La façade occidentale bénéficie d’une
composition singulière, avec une juxtaposition d'arcades
hautes et étroites, peu usitée dans la région par la’suite.
Au XlV siècle, toutefois, le portail fut transformé dans
e
le style rayonnant.
Enfin, Saint-Nicolas de Cellefrouin propose un
intéressant ensemble de chapiteaux sculptés, où
dominent encore des motifs végétaux - rinceaux,
palmettes - des enroulements sur les angles et des
vanneries, avec quelques rares figures. L'ouverture aux
influences du Poitou et du Val de Loire semble ici
manifeste en cette fin du X siècle.
le
© CatillusCarol.Corp