Histoire Politique de l'Angoumois | *.html
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L'histoire politique de l'Angoumois pendant
dix-sept siècles, par ses nombreux bouleversements et changements de régime, permet d'expliquer en
partie, les us et coutumes très particuliers de cette
province.
Le "Coutumier" de François
Vigier de la Pile en date du 2 mai
1720 nous donne les détails de l'occupation de cette province, jusqu'au XVIIIe siècle:
Les Romains possédèrent l'Angoumois depuis César en 53 av. J.C. jusqu'à Honorius en 419 qui la légua
aux Wisigoths: "depuis la rivière
Loyre jusqu'aux Pyrénées".
En 507, le roi Clovis vainquit les Wisigoths à Angoulême et fit raser les murailles
de la ville.
Ses successeurs continuèrent la lutte contre les Wisigoths,
les chassèrent d'Aquitaine, rebâtirent les murailles,
installèrent des Comtes dans chaque ville provinciale.
En principe, les rois de France possédèrent l'Angoumois, mais les Comtes
y exercèrent une autorité rarement soumise à celle du souverain. En 762, Pépin le Bref dut guerroyer contre le Comte d'Aquitaine et fit raser les murailles d'Angoulême et de Périgueux. Ce qui facilita peu après, l'occupation des Normands.
En 866, Charles le Chauve donna l'Angoumois et le Périgord à Vulgrin de Lusignan qui devint Comte héréditaire avec mission
de chasser les Normands. Son fils, Aldouin, rebâtit les murailles d'Angoulême.
L'un de ses descendant, Guillaume, prit en 929, le nom de Taillefer pour avoir pourfendu d'un seul coup d'épée la cuirasse
et le corps de Stonius le chef des Normands. Sous la domination des Taillefer l'Angoumois, partagé entre les membres de la famille, fut tour à
tour associé à la couronne d'Angleterre et à
celle de France jusqu'à ce qu'il revint, enfin, définitivement,
après 441 ans de luttes, à la couronne de France
sous Philippe le Bel.
Cependant, la guerre de Cent ans sema encore de nombreuses perturbations.
Le Prince Noir établit sa résidence à Angoulême en 1361. Mais les Angoumoisins offrirent une louable résistance à leurs occupants et les chassèrent. En reconnaissance,
Charles V leur octroya de nom-breux privilèges le droit
d'élire un Maire, 12 échevins, 12 conseillers,
75 Pairs auxquels il donna des titres de noblesse. Il déchargea
les habi-tants des Tailles, Aides, Impositions de toutes sortes.
Ces dispositions furent reconnues et étendues par ses successeurs et les habitants d'Angoulême ont joui pendant des siècles de ces privilèges.
Le 1 janvier 1514, un Comte d'Angoumois devint roi sous le nom de François 1er et donna,
en 1516, droit d'Université à la vile d'Angoulême avec tous les privilèges accordés à Paris, Poitiers et Toulouse:
"C'est un grand malheur pour ce pays que les privilèges d'Université
n'aient pas eu d'exécution."
C'est en 1625 qu'Angoulême en fut déclarée
déchue.
A partir de François 1er, l'Angoumois fit partie intégrante et définitive du royaume de France. Ce qui ne signifie pas que la paix y régna toujours... mais son histoire est liée à
celle de la France.
Mlle Landre
Supplément au Mensuel N. 9 de 1972 de la Société
Archéologique et Historique de la Charente
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